Anne Sofie
von Otter
Lieder
Beethoven, Meyerbeer, Spohr
Melvin Tan pianoforte
détails
CD DG Archiv Produktion
469
074-2
(septembre 2001)
La star des mezzos
continue son défrichage des répertoires méconnus parallèlement
à sa carrière lyrique. Après les mélodies scandinaves,
les pièces de musique de chambre françaises avec voix et
bien d'autres très beaux disques, voilà que Mme von Otter
s'attaque à trois compositeurs assez peu connus pour leurs productions
pour piano et voix.
Tous les lieder
de Beethoven ont déjà été enregistrés,
mais le grand romantique souffre d'une mauvaise réputation comme
compositeur de lied : archaïque et ennuyeux par rapport aux autres
grands allemands. Meyerbeer commence juste à sortir de plus de 40
ans d'une traversée du désert incompréhensible et
ses mélodies, très proches de sa production lyrique, méritent
vraiment d'être redécouvertes. Quand à Spohr, à
part sa musique de chambre, il reste peu enregistré.
Archiv a donc pris
quelques risques (calculés, le nom de von Otter à lui seul
est vendeur) à produire ce disque et bien lui en a pris, car voilà
vraiment une belle réalisation.
Von Otter est toujours
une grande musicienne, diseuse hors pair, mais en plus elle s'amuse apparemment
beaucoup des textes un peu (!!!) désuets de certaines mélodies
de Meyerbeer ("c'est l'été, c'est la nuit, c'est l'amour
...") ; elle ne nous avait pas habitués à autant d'ironie.
La diction est parfaite, dans toutes les langues et la voix sait être
lyrique ("Le vúu pendant l'orage", "Adélaide") comme caressante
et riche en demi-teinte sans jamais blanchir dans le piano ("Ma barque
légère", "T'intendo si, mio cor").
L'accompagnement
de Melvyn Tan au pianoforte est au diapason de la voix : les sons profonds
et jamais durs de l'instrument, le toucher délicat et nuancé
du pianiste, s'accordent à merveille à la composition toute
en finesse de von Otter. Pour couronner le tout, la clarinette et le violon
accompagnant certaines mélodies sont parfaitement dans le ton de
l'interprétation.
Deux sommets à
ce disque : la merveilleuse Adélaide de Beethoven, rarement chanté
aussi simplement et un énigmatique Erlkönig de Spohr pour piano,
violon et voix, bien loin du romantisme échevelé de celui
de Schubert ou de l'âpre ballade de Loewe.
A découvrir
absolument.
Jean-Christophe Henry
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