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Paris expers Paris
Ecole de Notre-Dame, 1170 - 1240
Ensemble : Diabolus in Musica
Direction : Antoine Guerber
Raphaël Boulay, Olivier Germond, ténors
Jean-Paul Rigaud, baryton
Geoffroy Buffiere, Emmanuel Vistorky, Christophe Grapperon, baryton-basses
1 Benedicamus Domino, organum à 3
2 Deus misertus, conduit à 4
3 Sursum corda, conduit à 2
4 Descendit de celis, organum à 3
5 Mundus vergens, conduit à 4
6 Olim sudor herculis, conduit à 1
7 Veri floris sub figura, conduit à 3
8 Naturas deus regulis, conduit à 3
9 O Maria virginei, conduit à 3
Durée totale: 69'41''
Réf. CD Alpha 102
Enregistrement : du 28 septembre au 1er octobre 2005
Production : 2005
Grande école parisienne
Paris expers Paris (Paris sans égal), Mater artium (Mère
des Arts), ou encore Secunda Athena (Seconde Athènes). Tels sont
les surnoms que revêt la ville de Paris au début du
13ème siècle. Elle doit alors cette renommée
à son université fraîchement créée
qui attire de toute l'Europe des étudiants dans un climat
propice au foisonnement de la vie intellectuelle en
général et de la création musicale en particulier.
L'idée, moderne, d'une "Ecole de Notre-dame", rayonnant non
seulement sur la capitale française mais également un peu
partout en Europe, nous fut inspirée par un traité
anonyme rédigé vers 1275. Il y est question des fameux
maîtres Léonin et Pérotin et des nouveautés
musicales que ceux-ci apportèrent dans la composition des
conduits et organa polyphoniques pouvant aller jusqu'à 4 voix:
une véritable révolution à l'époque.
L'ensemble Diabolus in Musica, spécialisé dans la musique
française des XIIème et XIIIème siècle,
renoue avec un répertoire qu'il connaît bien et qu'il
affectionne particulièrement. Son enregistrement de Vox sonora
(CD : Studio SM 2673, épuisé), centré sur les
conduits de l'école Notre-Dame, lui avait
déjà valu, il y a 8 ans, les éloges de la critique
et différentes récompenses. Antoine Guerber a choisi pour
ce nouveau CD d'enregistrer d'autres pièces inédites
issues de ce répertoire mais également des "tubes" tels Deus Misertus (plage 2) et Descendit de celis
(plage 4). La tessiture choisie y est relativement grave - le registre
de tête en falsetto n'est jamais utilisé - mais les voix
sont toujours propres et nettes, alliant justesse et
expressivité. De l'enregistrement, vivant, varié
dans le choix de ses tempi,
se dégage une plénitude sonore qui forme un juste milieu
entre la "froide perfection vocale" de l'Hilliard Ensemble et la
"fougue" parfois mal contrôlée de l'ensemble Organum.
Les ornements sont largement utilisés, sans être
envahissants pour autant (contrairement à ce que laisse
présager le début de la première plage), et
concourent bien souvent à la mise en valeur du discours musical.
Une belle palette de ces effets vocaux, finement choisis et
délicatement discrets, nous est offerte par le conduit Olim sudor herculis
(plage 6), seule pièce monodique de l'enregistrement et
véritable réussite (malgré le choix
musicologiquement discutable mais esthétiquement probant
d'ajouter un bourdon au refrain). L'acoustique de l'Abbaye de
Fontevraud, dont la réverbération du réfectoire
est relativement légère, semble parfaite pour ce
répertoire (ce lieu avait d'ailleurs déjà
été choisi pour le CD Vox Sonora) et la prise de son est
irréprochable.
Ce douzième opus de l'ensemble Diabolus in Musica est donc une
fois de plus une indubitable réussite et confirme la grande
sensibilité musicale et la rigueur musicologique d'Antoine
Guerber, auteur des transcriptions en notation moderne des œuvres
interprétées. Un CD que nous recommandons vivement
à tous ceux qui veulent découvrir le "premier âge
d'or" de la musique française.
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