Gioacchino Rossini
La Cenerentola
Choeur et Orchestre
de l'Opéra de Houston
Direction Bruno
Campanella
Angelina : Cecilia
Bartoli
Don Ramiro : Raul
Gimenez
Don Magnifico :
Enzo Dara
Dandini : Alessandro
Corbelli
Alidoro : Michele
Pertusi
1 DVD Decca
Déjà sortie en vidéo,
cette Cenerentola à quelques détails près reprenait
la distribution de lenregistrement studio paru chez Decca en 1993. Les
deux méchantes surs sont remplacées par des chanteuses locales
(Houston, Texas) et William Mateuzzi laisse sa place au fringuant Raul
Gimenez. Dans une lecture dramaturgique résolument linéaire
et traditionnelle, c'est avant tout le costumier qui sest défoulé
: chapeaux-pots-de-fleurs, petits coussins brodés sur le derrière,
couleurs loufoques et tout ce genre de choses.
La distribution excellente est
bien entendu dominée par une Cecilia Bartoli coquine et complexée
dont la virtuosité se passe de commentaire. Son partenaire qui ici
fait effet de vieux galant plutôt que de jeune monarque semble avoir
perdu lart de bien doser sa voix mixte. Ce défaut est particulièrement
audible dans la cabalette de son air où deux aigus sont allègrement
faits en voix de tête. Raul Gimenez maîtrise pourtant très
bien la vocalise rossinienne et compense la mesquinerie de ses aigus par
une très grande noblesse d'intonation.
Comme on pouvait sy attendre Alessandro
Corbelli est un Dandini puissant et dune agilité rare, les vocalises
sont effectuées en voix de poitrine et aucune difficulté
n'est esquivée. Il est sans aucun doute le meilleur Dandini du moment
et seul Enzo Dara dans le live londonien de 1976 parvient à
relativiser sa suprématie. Enzo Dara justement est passé
au rôle de Don Magnifico qu'il transcende de son inspiration comique
dun goût toujours parfait. La voix dont le fort na jamais résidé
dans l'abondance d'harmoniques est ici détimbrée, accusant
très nettement le poids des années. Mais l'intérêt
de ce type de voix nest pas de colorer la ligne mélodique jusqu'au
sublime ; non, ce qui fait le charme d'Enzo Dara c'est d'abord la chaleur
indéniable de son instrument et puis cette virtuosité tout
bonnement miraculeuse. Le troisième air de Don Magnifico n'a jamais
été aussi bien chanté et limage apportant au son la
prestation d'un acteur comique au moins aussi virtuose que le chanteur,
il n'est pas déraisonnable de dire qu'Enzo Dara est un monument
du chant.
Restent Michele Pertusi qu'on
a connu plus en voix dans le rôle d'Alidoro et Bruno Campanella qui
fait bien pâle figure face à Riccardo Chailly, chef au disque.
Camille de Rijck
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