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Beverly SILLS
« Made in America »
Extraits de
Manon – Gavotte
Giulio Cesare – Non disperar
Manon – Adieu notre petite table
Arditi – Il Baccio
Rigoletto – Caro nome
Mignon – Je suis Titania
Die Zauberflöte – Der Hölle rachte
Giulio Cesare – Da tempeste
Lucia di Lammermoor – Scène de la folie
Ariadne auf Naxos – Air de Zerbinetta
L'Assedio di Corinto – Cielo ! Che diverro ?
Il Barbiere – Una voce poco fa
La Traviata – Sempre libera
Roberto Devereux – Ecco l'indegno
Don Pasquale – So anch'io la virtu magica
Orchestres et chefs divers
1936 – 1980
Durée : 83 min + 29 min
1 DVD DGG 00440 073 4299
Kitsch et choc
Nous avons du mal, en France, à imaginer le succès et la
popularité de Beverly Sills aux Etats-Unis.
Régulièrement invitée dans tous les show
télés, citée jusque dans les séries
télés les plus populaires, elle eut même droit
à deux apparitions déjantées dans le Muppet Show !
Illustration parfaite de ce « rêve
américain » auquel croit tout WASP et qui a toujours
laissé sceptique les Français, la carrière de
Beverly Sills, devenue à force de travail, d'auditions et
d'acharnement, l'une des grandes stars américaines, pourra nous
paraître certes un peu artificielle. D'ailleurs, ce documentaire
Made in America est exclusivement en anglais, sans le moindre
sous-titre. A réserver donc aux anglophones ou aux aficionados de la diva.
Disons-le d'entrée de jeu : nous aurions aimé un hommage
un peu plus « traditionnel », composé de
larges extraits de ses grands succès plutôt que cette
succession d'interviews ponctuées de quelques miettes de
captations scéniques. Cela accepté, on se plongera non
sans un certain plaisir et une bonne dose de nostalgie dans ces images
de l'Amérique des années 60 et 70. Une époque
où la croisière s'amusait, où Kojak avait des
cheveux, et où Fonzy pouvait rouler des mécaniques sans
friser le ridicule... époque teintée de
mélancolie, à l'instar de « All the things you
are » de Kern & Hammerstein qui ouvre cet album
souvenir. Pendant près d'une heure et demie, c'est toute
l'Amérique des Trente Glorieuses qui défile en même
temps que s'écrit le destin de la petite Belle Silverman, tout
droit sortie de son Brooklyn natal pour conquérir les plus
grandes scènes d'opéra des Etats-Unis et d'Europe.
Au fil des interviews et des extraits, se dessine une
personnalité d'une simplicité et d'une franchise qui
allie l'humour et l'autodérision comme peu, passionnée
par son métier mais également lucide sur sa
carrière. Passant du bel canto et de l'opéra
français à la comédie musicale et aux
numéros de claquettes avec un naturel désarmant, elle
rend caduque la notion de crossover, illustrant cette incroyable
polyvalence et le sens aigu du spectacle qui caractérisent les
artistes anglo-saxons. Traînant sa crinière rousse et ses
contre-notes à travers les époques et les styles, elle
nous frappe surtout dans d’ahurissants extraits de Cleopatra,
dans la scène de Zerbinetta, le final de Roberto Devereux et surtout ses duos déjantés avec Danny Kaye et Carol Burnett.
Une certaine image de l'Amérique autant qu'un portrait d'une diva 100% made in America.
Sévag TACHDJIAN
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