Ernest Tilkin Servais
(1888-1961)
Enregistrements historiques
Airs, duos et mélodies
de Donizetti, Rossini, Verdi, Leoncavallo, Giordani, di Capua, Barthelemy,
Meyerbeer, Berlioz, Bizet , Delibes, Thomas, Schumann, Tchaïkovsky,
Bohm, Wood, Knosp, Goeyens, Auber, Planquette et Gevaërt.
2 CDs Musique en
Wallonie
MEW 0419-20
56'59'' et 56'12''-
chanté en français
textes de présentation
en français, néerlandais et anglais.
Engagé dès 1914, Ernest Tilkin Servais fut l'une des
stars de La Monnaie dans l'entre-deux-guerres. Très intéressé
par l'enregistrement, il collabora fructueusement avec l'I.N.R. (l'ancêtre
de la R.T.B.F.), et nous pouvons admirer son art grâce à ce
bel album. Il groupe des enregistrements réalisés de 1920
à 1931 à partir de 78 tours. Tilkin Servais possédait
un
legato unique ainsi qu'un fort beau tempérament dramatique,
ce qui lui permit d'incarner tous les grands rôles de baryton des
répertoires italien et français. Le style est parfois un
rien daté (nombreux
rubatos), mais le timbre est splendide
et l'allure fière.
Les deux CD que voici en brossent parfaitement le portrait. Tout est
chanté en français, bien entendu. Curieusement, c'est dans
certaines mélodies que son art apparaît le plus clairement
(J'ai pardonné de Schumann, Pourquoi de Tchaïkovsky,
ou les totalement inconnus Giuseppe Giordani (Chère beauté)
et Charles Bohm (Comme la nuit), mélodies ravissantes). Bien
sûr, les grands airs et duos d'opéras sont remarquables. Superbes
extraits de Rigoletto entre autres, avec la Gilda d'Yvette Brothier
ou du Trouvère avec la Léonore de Marguerite Roger.
A remarquer son beau Guillaume Tell dans "Sois immobile", l'admirable air
de Nilakhanta de Lakmé ou, surtout, les deux versions du
prologue de Paillasse de Leoncavallo, Tonio ayant été
l'un de ses plus grands rôles. Le deuxième CD, commençant
par deux beaux airs de L'Africaine de Meyerbeer, conclut par trois
extraits bien patriotiques : le fameux duo "Amour sacré de la patrie",
extrait de La Muette de Portici d'Auber, le "Régiment de
Sambre & Meuse" de Robert Planquette, et "Vers l'avenir" de François-Auguste
Gevaërt. O nostalgie, quand tu nous tiens...