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* Acte I :
Tableau 2 : Plusieurs semaines se sont écoulées. Blanche s'est rendue à Compiègne pour demander à entrer au couvent. La prieure âgée, Mme de Croissy, l'interroge sur sa vocation et la met en garde contre la conception du couvent comme refuge à l'écart du monde. Elle insiste sur la priorité de l'ordre, à savoir la prière. Blanche fait part à la prieure de son souhait, si elle était admise, de prendre le nom de sur Blanche de l'Agonie du Christ. Tableau 3 : Blanche, novice au couvent, travaille dans la tour en compagnie d'une autre jeune religieuse, Constance de Saint-Denis. Le bavardage insouciant de Constance irrite Blanche qui lui reproche sa bonne humeur alors que la prieure est gravement malade. Constance propose que Blanche et elle-même offrent leurs vies pour celle de la prieure, mais Blanche rejette violemment cette idée. Constance lui confie qu'elle croit que toutes deux vont mourir jeunes et le même jour. Tableau 4 : Dans l'infirmerie, la prieure, soignée par mère Marie, va mourir. Seule et terrifiée, elle ne se sent pas prête à affronter sa mort prochaine, en dépit d'une vie consacrée à la méditation et à la prière. Elle avoue sa sollicitude particulière pour Blanche et les craintes qui l'agitent quant à son bien-être. Elle la confie aux soins et à la protection de mère Marie. Blanche entre dans la chambre de la malade et la prieure, en lui disant tendrement adieu, lui recommande une dernière fois de ne pas se mépriser elle-même mais de remettre son honneur entre les mains de Dieu. La prieure sombre ensuite dans le délire, alors que son agonie commence, et, ayant la vision prémonitoire de la chapelle vidée et profanée, s'insurge contre Dieu. Mère Marie tente d'éloigner les autres religieuses, mais Blanche s'introduit de nouveau dans la chambre et assiste au trépas de la prieure terrorisée et désespérée.
* Acte II :
Interlude 1 : Dans le jardin du couvent, Blanche et Constance arrangent des fleurs pour la tombe de la prieure. Constance espère que Mère Marie sera élue nouvelle prieure. Elle expose à Blanche la théorie selon laquelle Dieu ayant à tort destiné une mort horrible à l'ancienne prieure, quelqu'un de moins méritoire bénéficiera donc de cette agonie, connaissant une fin inattendue, paisible et douce. Tableau 2 : Les religieuses sont réunies dans la salle du chapitre pour prêter obédience à la nouvelle prieure, Mme Lidoine, femme d'origine modeste. Elle adresse son discours inaugural à la communauté dans un langage simple et direct, l'avertissant de la fin des temps de paix et de sécurité ainsi que des procès inopinés qui attendent les religieuses et souligne que, quelle que soit la menace, celles-ci ne doivent pas prétendre à autre chose qu'à leur humble devoir de prière. Interlude 2 : Devant l'ampleur des troubles, le chevalier de la Force s'apprête à quitter le pays et se rend en secret au couvent pour faire ses adieux à Blanche. La prieure demande à mère Marie d'assister à l'entretien du frère et de la sur. Tableau 3 : Le chevalier supplie Blanche de quitter le couvent pour sa sécurité et de retourner chez son père. Il l'accuse de rester au couvent par peur, ou par peur de la peur. Blanche maintient qu'elle dépend désormais de la volonté de Dieu ; elle lui demande de respecter son état de fille du Carmel et le combat qu'elle mène à sa façon. Mais sitôt le chevalier parti, son assurance s'écroule et mère Marie la soutient pour sortir. Tableau
4 : Il a été
interdit à l'aumônier du couvent, qui vient de dire sa dernière
messe, de remplir ses fonctions. Il prend congé des religieuses
dans la sacristie et assure à Blanche qu'il restera à proximité.
Constance est outrée que la France ne protége pas ses prêtres
et mère Marie relevant une observation de la prieure, déclare
que, pour préserver l'Eglise, les religieuses du Carmel ne peuvent
que renoncer à la vie. La prieure tranche fermement : la décision
de choisir le martyre ne leur appartient pas.
* Acte III :
Tableau 1 : La chapelle du couvent a été saccagée et profanée. Les religieuses sont rassemblées autour de mère Marie qui exerce l'autorité en l'absence de la prieure. Elle propose aux religieuses, pour la perpétuation de leur ordre, de faire vu de martyre. Leur résolution doit être unanime, or le scrutin présente une voix divergente. On suspecte Blanche, mais Constance en assume la responsabilité et demande à revenir sur sa décision. La motion est adoptée et l'une après l'autre en commençant par Blanche et Constance, les religieuses s'agenouillent et prononcent le vu de martyre. Dans son affolement, Blanche s'enfuit. Interlude 1 : La prieure est revenue et les religieuses ont évacué le couvent. Elle sont habillées de vêtement civils ; un officier les accueille comme nouvelles citoyennes de la République et les prévient qu'elles resteront sous surveillance. Il leur interdit tout contact avec des prêtres et toute pratique relative à leur foi. La prieure envoie une religieuse avertir l'aumônier qui devait célébrer la messe du matin pour elles. Mère Marie estime que cette prudence va à l'encontre du vu qu'elles ont prononcé. Tableau 2 : Blanche est retournée chez son père à Paris. La maison a été pillée et Blanche sert désormais de domestique à ses nouveaux occupants. Mère Marie vient sommer Blanche de revenir à Compiègne se mettre à l'abri. Blanche paralysée par la peur qui l'assaille depuis l'enfance, lui résiste. Elle se sent indigne de son père qui a été guillotiné et demande seulement qu'on la laisse seule. Mère Marie lui indique une adresse sûre, convaincue que Blanche l'y rejoindra. Interlude 2 : Blanche apprend dans la rue que les religieuses ont été arrêtées. Tableau 3 : Les carmélites, amenées à Paris, sont emprisonnées à la Conciergerie. La prieure les encourage et prononce elle-même le vu de martyre. Constance est préoccupée par Blanche mais garde la certitude qu'elle viendra les retrouver. Le geôlier annonce que le tribunal révolutionnaire les a toutes condamnées à mort. Interlude 3 : Mère Marie rencontre l'aumônier en secret dans une rue de Paris. Celui-ci lui fait part de la sentence de mort prononcée envers les religieuses. Mère Marie, bouleversée à la pensée que ses surs vont mourir sans elle, a le sentiment de manquer à son honneur. L'aumônier lui montre cependant qu'elle doit accepter sa délivrance comme la volonté de Dieu. Tableau
4 : 17 juillet
1794. Les carmélites sont emmenées en charrette sur la place
de la Révolution sous les yeux d'une foule nombreuse. L'une après
l'autre, à la suite de la prieure, elles montent à l'échafaud
en chantant le Salve Regina. Constance est la dernière. Au moment
de monter à l'échafaud, elle aperçoit Blanche qui
se fraye un chemin dans sa direction à travers la foule. A la stupéfaction
générale, Blanche suit ses surs à la guillotine,
paisiblement et sans peur. |