Luciano Pavarotti a mondialement popularisé le « Nessun dorma » de la Turandot de Puccini. Malheureusement, pourrait-on dire, car à sa suite de nombreux artistes de variétés se sont découverts des talents de ténor, sans parler des innombrables amateurs venus polluer divers télé-crochets. Voici une sélection non exhaustive de quelques-unes de ces tentatives, réalisées avec des bonheurs divers.
Michael Bolton a enregistré un album complet consacré à l’opéra, l’un des premiers. Le meilleur est tout au début de l’album : je veux parler de la photo de la pochette. Son Calaf est quand à lui plutôt rocailleux.
Puccini en version R&B ? Pourquoi pas. Malheureusement, l’immense Aretha Franklin ne semble s’intéresser qu’au traitement qu’elle peut faire subir à la musique, sans se poser la question de la situation dramatique qu’elle est supposée évoquer.
Vincent Niclo ne se tire pas trop mal de sa version, sans doute aidé par la technologie moderne. Dans un morceau pour baryton, plus anciennement capté, nous le voyons tout de suite moins à son aise.
Sarah Brightman fut longtemps l’égérie d’Andrew Lloyd Webber pour qui elle créait le rôle de Christine dans son Phantom of the Opera. Ce soit-là, elle n’avait pas trouvé de robe à sa taille. Pas sûr non plus qu’elle comprenne ce qu’elle chante…
Encore un beau gosse avec cette interprétation par David Phelps, chanteur spécialisé dans le southern gospel.
Paul Potts n’a pas qu’un nom populaire (au sens des républiques populaires). Il est sans doute le premier à avoir triomphé avec cet air dans un télé crochet. Ses débuts en Des Grieux dans la Manon Lescaut de Puccini n’ont pas été suivis d’engagements spectaculaires. On le comprend.
Florent Pagny aime l’opéra, c’est tout à son honneur. Mais d’amateur à chanteur, il y a un monde qu’il vaut mieux parfois ne pas tenter de franchir. Bizarrement intitulé Baryton, son album lyrique n’a pas beaucoup contribué à sa gloire, ni sans doute popularisé l’opéra auprès de ses fans. Par ailleurs, un titre comme L’Etroit Ténor eut été plus indiqué.
Cette interprétation vraiment très libre évoque pour nous Adriana Lecouvreur. Plus précisément l’air « Poveri Fiori »
Le trio pop-opéra Il Volo (2 ténors et un baryton) rend ici hommage aux Trois ténors qui ne leur avaient rien demandé. Une interprétation qui va à vau-l’eau…
C’est bien connu, les rockers ont du coeur. Certains ont même de la voix, comme chez les Jersey Boys.
Ceci dit, il ne faut pas trop se moquer des télé crochets et des émissions grand public racoleuses. Qui sait si elles ne nous réservent pas des surprises comme celle-ci ?