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Les cadeaux de Noël de la rédaction

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Actualité
10 décembre 2012

Infos sur l’œuvre

Détails


© olly – Fotolia.com
Cette année encore, la rédaction s’est creusé les méninges pour dresser la liste des cadeaux à déposer au pied du sapin de Noël. Entre le paquet enrubanné à glisser dans les chaussons de votre meilleur ami ou le présent destiné à votre meilleur ennemi, en gage ou non de réconciliation, à vous de choisir !  

 

 

 

Les cadeaux de Noël de :

 

Christophe Rizoud

A mon meilleur ami, j’offre un cadeau qui les contient tous : la carte medici.tv. Elle lui autorisera un accès illimité au catalogue de medici.tv, en haute qualité et sur tous les supports, soit au total  près de 1000 programmes dont la majorité consacrée à l’opéra. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, ce catalogue devrait s’enrichir prochainement d’archives inédites (Christine Schäfer, Diana Damrau, Fritz Wunderlich, Herbert von Karajan, Leonard Bernstein…) et je bénéficie jusqu’à la fin de l’année d’une offre préférentielle (trois mois d’abonnement offert pour une carte un an achetée).

Carte medici.tv [en savoir plus]

A mon meilleur ennemi, prisonnier des modes, qui a fait de Vivaldi son compositeur préféré, j’offre L’Oracolo in Messenia dirigé par Fabio Biondi chez Virgin Classics. Ce superbe enregistrement, véritable festival vocal et musical, devrait nous réconcilier, jusqu’à ce qu’il découvre, humilié, qu’il s’agit d’un pastiche et que la moitié des airs, en fait, a été composée par Giacomelli.

Antonio Vivaldi : L’Oracolo in Messenia – Europa galante, Fabio Biondi (direction) – Virgin Classics [en savoir plus]

 

 

 Laurent Bury

Pour Noël, je suggère à mon meilleur ami de se faire ligoter au sapin et, tandis que les autres membres de la maisonnée souqueront ferme vers la dinde aux marrons, d’écouter le disque d’Anna Prohaska, Sirène. Pourra-t-il résister à ce récital paru en Allemagne au printemps 2011 mais, de manière inexplicable, jamais sorti en France ? Voix claire, diction incisive, la jeune soprano y est proprement ensorcelante, dans un programme construit avec intelligence autour du thème annoncé par le titre. Ondine, roussalka, naïade, nixe ou sirène, elle se glisse de Dowland à Szymanowski en passant par Schubert ou Honegger, chantant en allemand, en français, en anglais, en polonais et en tchèque, soutenue par le luth de Simon Martyn-Ellis ou le piano d’Eric Schneider.

Anna Prohaska, Sirène – Deutsche Grammophon

 

Pour Noël, je glisserai dans l’oreille de mon meilleur ennemi ce conseil perfide : entre deux déballages de cadeaux en famille, qu’il visionne donc le DVD du dernier Lohengrin de Bayreuth, dans la production de Hans Neuenfels. Sous les ricanements de ses marmots qui trouveront décidément « trop stylés » ces choristes attifés en souris noires à grosses pattes et à longue queue, comment pourra-t-il tenter de faire entendre à son entourage un peu de musique, de faire écouter quelques voix ? Et son épouse, qui ne l’accompagne jamais à l’opéra, pourra conclure : « Si j’avais su que c’était aussi bête, je t’aurais dit d’emmener les enfants ».

 

Richard Wagner, Lohengrin – DVD Opus Arte

 

 

 Jean-Marcel Humbert

À mon meilleur ami, avec qui j’ai hanté d’innombrables théâtres parisiens, j’offrirai le livre de l’année, le merveilleux Dictionnaire des théâtres parisiens (1807-1914) de Nicole Wild. Il pourra ainsi musarder selon l’envie du moment, ainsi que l’y invite la formule de notices détaillées, à travers les salles, leur décor, leur répertoire et les grands interprètes qui s’y sont illustrés. Un régal qui se prolongera longtemps après les fêtes.

Nicole Wild, Dictionnaire des théâtres parisiens (1807-1914), Éditions Symétrie, 2012 [en savoir plus]

 

Quelle jouissance d’imaginer mon meilleur ennemi grinçant des dents à l’écoute du disque Massenet de Nathalie Manfrino. J’ai choisi ce CD, pour qu’il puisse méditer, comme l’y invite son titre, sur la vanité d’un vedettariat artificiellement fabriqué.

Nathalie Manfrino, Massenet – méditations, Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, Michel Plasson (direction), 1 CD Decca 476 4823 [en savoir plus]

  

 

 Bernard Schreuders


© Opéra national de Lorraine 

Mon meilleur ami a dû renoncer, la mort dans l’âme, à l’Artaserse baroquissime et grisant de Leonardo Vinci monté à Nancy au début du mois de novembre. Et comble de malchance, il n’est pas libre pour la version de concert prévue au Théâtre des Champs-Elysées les 11 et 13 décembre. Je lui offre donc deux places à l’Opéra de Cologne afin qu’il puisse finir l’année en beauté en partageant avec sa moitié cette orgie belcantiste. Il faut préciser que le plateau, en particulier l’incroyable Franco Fagioli, se lâche sur scène et apporte ce supplément d’ardeur, ce grain de folie, qui manque parfois à l’intégrale studio (Virgin Classics).

Leonardo Vinci, Artaserse. Oper Köln, 17, 19 ou 27 décembre 2012 – http://www.operkoeln.com/ [en savoir plus]

Ma meilleure ennemie, très attachée aux rôles traditionnels et aux stéréotypes sexuels, s’entête à croire que les vrais hommes ont la voix grave et sombre, qu’ils roulent des mécaniques et plastronnent comme Erwin Schrott, les femmes ayant l’apanage des timbres flûtés, des aigus de cristal, de la grâce et de la fragilité. Je pourrais glisser sous son sapin le best of de Philippe Jaroussky, La voix des rêves ou le DVD de ses meilleurs moments en concert, mais Une cantate imaginaire de Bach, le nouvel enregistrement de Nathalie Stutzmann, bousculera certainement davantage ces clichés en lui révélant qu’une femme peut non seulement posséder un organe fuligineux et ancré dans les abysses, mais qu’elle peut également diriger et défendre, avec une force de conviction admirable, sa propre vision des choses.

Johann Sebastian Bach, Une cantate imaginaire. Orfeo 55, Mikaeli Chamber Choir, Nathalie Stuzmann (contralto et direction). Deutsche Grammophon

 

 

 Tania Bracq

 

 A ma meilleure amie, pour peu qu’elle ait la fibre littéraire, j’offrirai le formidable ouvrage d’Eric Douchin, l’Opéra et l’oreille du philosophe : une immersion passionnante dans le corpus lyrique à travers le prisme de la philosophie. Car l’opéra, transcendant le simple divertissement, rejoue perpétuellement les mythes fondateurs de nos sociétés. Il est le lieu où s’expérimentent les pensées les plus conformistes, mais également les plus révolutionnaires, souvent données à voir sur le plateau de théâtre avant de faire irruption dans la sphère sociale. Un cadeau qui pétille d’intelligence… parfait pour les chercheurs de sens.

Eric Douchin, l’Opéra et l’oreille du philosophe. Librairie Honoré Champion 

A ma meilleure ennemie, j’offrirai, selon son lieu de résidence, une place pour l’une des multiples Traviata qui s’étioleront avec brio dans tout l’Europe cette saison. Que souhaiter de mieux à un ennemi que sa rédemption par la beauté et la générosité ? Amour, don et renoncement… un cadeau parfaitement adapté à l’esprit de Noël !

Giuseppe Verdi : La Traviata. Operas de Nantes, Rennes, Metz … et aussi Monaco, Venise, Naples, Genève…

 

 

Brigitte Cormier

Pour mon meilleur ami, rossinien émérite, un bijou de jeunesse produit sous une forme originale : La Scala di Seta dirigée par Claudio Scimone en DVD chez Opus Arte. La distribution est surtout notable pour la soprano Olga Peretyatko dans l’un des premiers rôles où se sont révélés son charme et son talent. Sous la baguette d’un grand chef et dans la mise en scène astucieuse de Michieletto, cette farce comique pleine de fantaisie filmée au Rossini Opera Festival de 2009 méritait bien un DVD tant sa fluidité et sa bonne humeur réjouissent.

 

Gioacchino Rossini : La Scala di Seta, Claudio Scimone (direction) DVD Opus Arte

 

Pour mon meilleur ennemi qui ne s’en laisse pas facilement conter, j’ai choisi, pour faire la paix, l’hilarante Cendrillon de Laurent Pelly créée à l’opéra de Santa Fe en 2006. Elle est proposée en DVD chez Virgin Classics dans la distribution qui a fait les beaux jours de Covent Garden durant l’été 2011, avec Joyce Di Donato dans le rôle titre. En dépit de quelques faiblesses vocales, la performance théâtrale est admirable et la captation vidéo lui rend parfaitement justice. Difficile d’imaginer spectacle plus festif et plus distrayant pour la fin de l’année.

 

Jules Massenet : Cendrillon, Bertrand de Billy (direction) 2 DVD Virgin Classics [en savoir plus]

 

 

 Christian Peter

Mon meilleur ami est bien évidemment un fin mélomane qui aime parfois à sortir des sentiers battus, alors plutôt qu’une énième Tosca ou un récital Verdi de plus, je lui offrirai Königskinder de Engelbert Humperdinck, un véritable chef-d’œuvre magnifié par la somptueuse incarnation de Jonas Kaufmann qui avait déjà interprété le rôle du Prince à l’orée de sa carrière internationale, lors d’un mémorable concert au Festival de Montpellier 2005. Avec ce DVD il aura droit en plus à la présence physique du ténor, ce qui n’est pas un mince avantage.

 

Engelbert Humperdink, Königskinder, avec Jonas Kaufmann – DVD Decca [en savoir plus]

Mon meilleur ennemi aussi aime à sortir des sentiers battus, non par curiosité intellectuelle mais parce qu’il se glorifie d’être le seul à être capable d’apprécier à leur juste valeur certaines versions d’opéras que la critique ou les amateurs, qui selon lui ont des goûts formatés, ont tendance à dédaigner. Alors, pour le combler, je lui offrirai l’intégrale des opéras enregistrés par Andrea Bocelli, à laquelle ont participé tout de même des artistes comme Zubin Metha, Valery Gergiev, Miung-Whun Chung, Renée Fleming, Barbara Frittoli, Violeta Urmana, Carlo Colombara et tant d’autres.

 

Andrea Bocelli, The complete Opera Edition, un coffret de 18 CD – Decca

 

 

 Thierry Bonal
 

Au pied du sapin de mon meilleur ami je dépose des places de cinéma pour aller voir Traviata et nous. Cet excellent documentaire de Philippe Béziat tourné en 2011 à Aix en Provence le ravira, car il fait toute la lumière sur le travail d’équipe minutieux réalisé par le chef d’orchestre Louis Langrée, la soprano Nathalie Dessay et le metteur en scène François Sivadier, en amont du grand soir.

Traviata et nous, un film réalisé par Philippe Béziat, avec Natalie Dessay, Jean-Francois Sivadier, Louis Langrée (1h 52min) [en savoir plus]

 

Mon meilleur ennemi écopera de l’ouvrage Le goût de l’opéra paru aux éditions Mercure de France. La minceur de l’ouvrage – trompeuse – n’a d’égal que la complexité des propos tenus autour de ce thème par une sélection d’illustres auteurs (parmi lesquels se côtoient Rousseau, Einstein, Nietzsche, Gracq ou Proust) et de compositeurs pas moins célèbres : Bellini, Verdi, Berlioz, Debussy, Bizet, Dusapin… Bon joueur, je l’accompagne d’une boîte d’aspirine.

Le goût de l’opéra, Editions Mercure de France, juin 2010.

   

 

 Sylvain Angonin
 

Cher meilleur ami, tu fais partie de ces nombreuses personnes passionnées d’opéra dont les ressources limitées ne leur permettent pas de quitter le paradis. Pour te le rendre plus agréable et en attendant que tu gagnes au loto, voici une paire de jumelles qui comblera momentanément la distance qui te sépare de la scène.

Jumelles Paraluxe – opéra 3×25

Cher meilleur ennemi qui me reproche souvent mon indulgence envers les chanteurs, je t’offre quelques cours de chant lyrique afin que tu puisses saisir toute la difficulté d’exercer cet art.

Cirev, recherche et enseignements des techniques vocales.

 

  

 

 Anne Le Nabour
 

Cher meilleur ami, je t’invite à une soirée désopilante pour commencer l’année : rendez-vous à l’Opéra de Versailles le 19 janvier à 20h – jusque là, rien de drôle – pour assister à la reprise du King Arthur de Purcell mis en scène par Corinne et Gilles Bénizio, alias Shirley et Dino. Ces néophytes inspirés venus du music-hall te montreront Purcell, Hervé Niquet et son Concert Spirituel comme tu ne les as jamais vus !

 

King Arthur, Purcell, Opéra Royal de Versailles, janvier 2013 [en savoir plus]

  Quant à toi, meilleur ennemi, je te convie à l’English National Opera pour une soirée « ENO Undress » qui érige la tenue décontractée en clé de la démocratisation. Jeans troués, baskets sales et tee-shirts délavés contribueront à faire de l’opéra un lieu des plus banals où l’on se rend comme on va au marché, assister à des soirées sans rêves ni magie, normales comme qui dirait… Un moment si peu exceptionnel te donnera-t-il envie de revenir ?

ENO Undress [en savoir plus]

  

 

 Antoine Brunetto

A mon meilleur ami, j’offre une place pour La Gioconda à l’Opéra de Paris. On pourra me rétorquer que la production est loin d’être nouvelle, ayant été étrennée entre autres aux Arènes de Vérone (avec Andrea Grüber !) et à Barcelone, et que l’on nous ressert Violetta Urmana dans le rôle titre. Tout cela est vrai, mais mon meilleur ami avait beaucoup aimé Andrea Chénier, donc il y a peu de chances qu’il soit déçu par l’œuvre, et surtout il ne se remettra pas d’entendre en direct un des plus fantastiques combats de catch féminin de l’histoire lyrique « L’amo come il fulgor del creato ».

Amilcare Ponchielli, La Gioconda, Opéra de Paris du 2 au 31 mai 2013 [en savoir plus]

Cette année, on l’aura assez répété, c’est la crise. Donc pas de cadeau pour meilleur ennemi. Quoique si. Pour ne pas paraître grippe-sou je lui offre un bon pour un CD (simple pas double, il ne faut pas exagérer) à piocher dans la collection Naxos. Ca ne me reviendra pas cher et il trouvera très certainement une pépite à son goût, que ce soit la réédition d’un vieux vinyle ou un opéra de jeunesse de Rossini.

Catalogue Naxos, www.naxos.com

 

 

Clément Taillia

Avec mon meilleur ami, nous partageons une wagnérienne fraternité, dont les mots « honneur », « graal », « bouclier » et « cheval » forment les leitmotive pompeux. Mais c’est en avion que je l’enverrai à Vienne assister, en juin prochain, à une nouvelle production de Tristan und Isolde : on ne peut qu’attendre le meilleur de la mise en scène de David McVicar, du Tristan de Peter Seiffert et, surtout, de l’Isolde de la grande Nina Stemme. Voilà qui scelle une amitié plus sûrement qu’une grande corne d’auroch remplie de cervoise fraîche !

Richard Wagner Tristan und Isolde, Staatsoper de Vienne, du 13 au 30 juin 2013

Mon pire ennemi est un sacripant qui n’aime dans la musique que les décibels débridés et les voix débraillées. C’est donc au cœur que je vais le frapper en lui offrant le récital salzbourgeois de Frederica von Stade (1986) récemment publié par Orfeo : là tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté : son cœur malade ne s’en remettra pas, hahaha !

Récital Federica von Stade, 1 CD Orfeo C 870 121 B [en savoir plus]

 

 

Nicolas Derny
 

Mon ami, c’est à un voyage en Moravie que je te convie avec ce disque idéal pour entrer dans le chœur du bouillonnant Janáček. En attendant d’aller voir Jenůfa à Lille ou Avignon et La Petite Renarde rusée à l’Opéra National du Rhin, tu exploreras cette facette trop méconnue (chez nous) du talent du Tchèque avec Daniel Reuss à qui tu sauras gré d’avoir pris le soin d’arrondir les angles ci et là afin de n’effaroucher personne de notre côté de la Vltava. Veselé Vánoce* !

 

Leoš Janáček, Œuvres chorales, Harmonia Mundi [en savoir plus]

 

* « Joyeux Noël », bien sûr… !

Mon ennemi, j’ai pensé à toi dès la seconde où, incrédule, j’ai découvert le clip promotionnel du duo Placido Domingo/Zaz chantant Brel. Toi qui attend que notre bon Roberto consacre enfin un album à Elvis (patience, il a déjà préfacé cette année le livre de Jean-Marie Pouzenc), toi qui a sérieusement cru que Florent Pagny était un « baryton » et Thomas Quasthoff un chanteur de jazz ; bref, toi qui n’a pas encore compris que si le cross-over fonctionne parfois, l’opéra et ses (grands) chanteurs ne sont jamais dans le coup, tu vas te ré-ga-ler !   

 

Placido Domingo, Songs, Sony [en savoir plus]

 

 

Catherine Jordy
 

A mon meilleur ami, puisque qu’il faut se préparer à l’année Wagner, j’offre le coffret du Ring en DVD par la Fura dels Baus, magistrale mise en scène et spectacle total. Avec un peu de chance, il me le prêtera, car enfin, ce n’est pas donné, un Ring complet en DVD. Sur scène non plus, d’ailleurs. Je lui offrirais bien des places pour Bayreuth (ceux qui prennent l’intégralité du Ring sont prioritaires pour les places, mais il paraît que c’est la crise et qu’il faut apprendre à être raisonnable…).

Wagner, Der Ring des Nibelungen, DVD C Major

 

A mon meilleur ennemi, avec ferveur, j’offre le nouveau DVD live de Roberto Alagna, Pasión, parce que sinon il n’écoutera jamais ce type de « musique populaire » sans une grimace de mépris. En attendant, je détourne l’oreille et me repasse la BO de Talons aiguilles et autres CD de Lhasa ou Carlos Gardel, avec passion, enfin.

Roberto Alagna : Pasión live, DVD Deutsche Grammophon

 

 

 Cédric Manuel

A mon meilleur ami qui ne connaît pas l’opéra et que l’annonce de l’année Verdi rend aussi perplexe qu’un virtuose de la viole de gambe devant une partition de Pierre Henry, j’offrirais l’indispensable Guide des opéras de Verdi chez Fayard, qui, bien que fort ancien déjà, lui fera découvrir tout un monde. Prélude complet à une série de représentations lyriques et autres publications discographiques qui n’auront plus de secret pour lui. L’occasion pour lui de chanter « O gioia inesprimibile ! » tout en découvrant dans quel opéra cet air se trouve… Certes, il n’ y a pas la moindre image mais pour connaître Verdi, il faut bien souffrir un peu. Et si le cœur lui en dit, il s’apercevra émerveillé qu’il existe aussi dans la même collection un guides des opéras de Mozart et un autre des opéras de Wagner, sans parler de l’incomparable Mille et un opéras de Piotr Kaminsky. Mais il faut en garder un peu pour les Noël suivants.

Sous la direction de Jean Cabourg – Guide des opéras de Verdi – Fayard / Les indispensables de la musique

 

A mon meilleur ennemi qui ne connaît pas l’opéra mais qui jure s’y connaître et que l’annonce de l’année Verdi rend plus frétillant qu’un King Charles devant ses croquettes, j’offrirais sans hésiter Aida en DVD dirigée par James Levine, spectacle qui, avec un peu de chance, le détournera pour toujours des théâtres lyriques. A moins bien sûr qu’il aime les décors dignes des films de Bud Spencer, les costumes lourdingues mi-mayas mi-égyptiens, les effets clinquants et autres gros gâteaux à la crème ou les performances d’acteur de série Z avec des grimaces à la tonne, sans parler du maquillage de Milnes/Amonasro. Et la musique dans tout ça ? Boum boum avec le général Levine ! C’est énaurme. D’accord il y a du beau monde sur le plan vocal, mais ça ne fait pas dans la dentelle et pour le reste, même Zeffirelli a trouvé son maître (et non, ce n’est pas lui qui a commis la mise en scène… et pourtant !).

Giuseppe Verdi : Aida, James Levine (direction), DVD DG

 

 

Sylvain Fort
  A mon meilleur ami, j’offrirai la nouvelle référence pour tout savoir sur l’opéra, je veux dire L’Univers de l’Opéra, paru dans la collection Bouquins. Sous quelques plumes courageuses et pour ainsi dire bénévoles (dont celle de votre serviteur) sont passés en revue les interprètes d’aujourd’hui et d’hier, les œuvres, les compositeurs, les hauts lieux et les petites histoires. C’est, ma foi, un livre de très bon aloi. Tout cela est préfacé et postfacé par Alain Duault, mais ce n’est pas grave.

L’Univers de l’Opéra, éditions Robert Laffont, collection « Bouquins », 32 euros

  Mon meilleur ennemi est un être mesquin, veule, bas de plafond et radin. C’est pourquoi je lui offrirai de quoi lui faire apercevoir la vraie grandeur : le coffret « The Early Domingo » édité par Sony. Presque cinq heures de sensualité lyrique, de frisson, de puissance princière (remarquablement décrites en ces pages par Christophe Rizoud). Alors, minus habens, tu goûteras l’amertume de ta médiocrité.

The Early Domingo, Sony, 5 CD, environ 13 € ( !) [ en savoir plus]

  

Jean-Philippe Thiellay
A mon meilleur ami qui n’est pas fan d’opéra baroque mais qui aime bien les feux d’artifices vocaux, j’offre le DVD de The Enchanted Island, pasticcio donné au Met il y a exactement un an, avec des stars en veux-tu en voilà dans la meilleure tradition quasi belcantiste (pour faire pédant lors du déjeuner de Noël, il pourra même placer le mot « centone » dans la conversation !). Et mon meilleur ami, il aime les stars, notamment Joyce DiDonato, Luca Pisaroni, Davis Daniels et même Placido Domingo, sous la baguette de William Christie. Et surtout, pas d’instruments d’époque !

The Enchanted Island, DVD Virgin Classics [en savoir plus]
 

A mon meilleur ennemi, je n’offre rien, en principe. Mais pour la beauté de l’exercice et comme je crois en la bonté naturelle de l’homme (hum hum), je miserais quand même sur un abonnement annuel à Qobuz, quasiment d’utilité publique. Parce qu’à partir de 9,99€ par mois, on n’a pas le droit de ne pas faire un tel cadeau, même à quelqu’un qui ne le mérite pas. Et s’il l’a déjà, alors l’embarras du choix demeure, notamment avec le dernier disque Verdi de Villazon. Non, là, je blague.

www.qobuz.com

 

 

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