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L'Avant-Scène Opéra Le Songe d'un nuit d'été

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Livre
22 janvier 2015
United Colours of Britten

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Détails

L’Avant-Scène Opéra, n° 284 (version actualisée du n° 146, paru en mai-juin 1992),

162 pages, 27 euros, ISBN 978-2-84385-317-3

Reflétant les caprices de la programmation, L’Avant-Scène Opéra propose une nouvelle mouture de son numéro consacré au Songe d’une nuit d’été de Britten. La raison en est bien simple : le festival d’Aix reprend cet été la production de Robert Carsen, celle-là même qui était à l’origine de l’édition initiale, paru au printemps 1992 en prévision de la reprise aixoise d’un des triomphes de l’été 1991. Pendant ce temps, hélas, il faut se contenter pour Peter Grimes de la reproduction laser d’un numéro déjà ancien (comme Stéphane Lissner serait bien inspiré de reproposer à Bastille le spectacle de Graham Vick, vu pour la dernière fois en 2004 !). Aix, donc, ainsi que le passage à la couleur justifient ce nouveau Songe, à l’iconographie particulièrement somptueuse. On trouvera des photos de différentes productions récentes de par le monde, bien sûr – et en un quart de siècle, elles n’ont pas manqué, dues aux plus grands noms (Alfredo Arias, Pier Luigi Pizzi, David McVicar, David Pountney, Caurier et Leiser…) – mais aussi les plus belles œuvres conçues par les artistes anglo-saxons en relation avec la comédie de Shakespeare, Füssli, Blake, Joseph Noel Paton ou Arthur Rackham. Le volume est donc un régal pour les yeux.

Le morceau de résistance, le « commentaire littéraire et musical » dû à Jean-François Boukobza, n’a pas changé. Près d’un quart-de-siècle après sa première parution, il reste une référence. Ce qui a en revanche disparu, c’est par exemple l’interview de James Bowman, « Chanter Obéron », remplacée par une étude d’intérêt plus large, due à Olivier Rouvière, consacrée à « La voix de contre-ténor, ce timbre étrange ». On sait que le rôle d’Obéron fut écrit pour Alfred Deller, bien avant la renaissance qu’a connue dans le dernier quart du siècle le répertoire destiné aux castrats. A Bowman ont ainsi succédé bien d’autres titulaires, David Daniels, Michael Chance ou Iestyn Davies. C’est le phénomène du « falsettiste décomplexé », qui ne se borne plus à la musique sacrée ou au disque, mais qui impose sa présence sur les scènes (là où Obéron fut parfois confié à des barytons ou à des mezzo-sopranos dans la décennie qui suivit la création de l’œuvre).

Exit aussi l’article de Mervyn Cooke, qui comparait la pièce de Shakespeare à la réduction-condensation opérée par Britten et Pears pour en tirer un livret. Exit enfin le texte de Pierre Enckell sur la magie shakespearienne, sans lien direct avec l’opéra (ils restent néanmoins consultables gratuitement sur le site de l’ASO). En lieu et place, des articles plus directement en prise avec la musique. Pierre Rigaudière s’interroge sur la façon dont on pouvait « Composer un opéra en 1960 », resituant l’œuvre de Britten à l’intérieur d’une décennie particulièrement fertile pour l’avant-garde lyrique. Quant à Gilles Couderc, sa double casquette d’angliciste et de musicologue lui permet de rédiger un article portant à la fois sur Shakespeare et sur Britten, montrant comment le compositeur « rêve à demi-mot l’amour impossible entre un adulte et un enfant ».

Enfin, complément indispensable, Pierre Flinois ajoute un tour d’horizon des mises en scène conçues au cours des vingt dernières années, marquées par « l’universalisation du langage de Britten ». Par ailleurs, il a entièrement revu sa discographie, et pour cause : en 1992, il n’existait qu’une intégrale audio, dirigée par le compositeur en 1966, et qu’une seule captation vidéo, réalisée à Glyndebourne en 1981. Le mélomane a aujourd’hui accès à trois versions de studio et à deux lives, plus les « archives radiophoniques non éditées », et la production de Robert Carsen est désormais diffusée en DVD. Avec tout ça, si vous n’êtes pas prêt pour le retour du Songe à Aix en juillet prochain, ce ne sera vraiment pas la faute de l’Avant-Scène Opéra.

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L’Avant-Scène Opéra, n° 284 (version actualisée du n° 146, paru en mai-juin 1992),

162 pages, 27 euros, ISBN 978-2-84385-317-3

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