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Recital di arie d'opera e da camera

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CD
30 août 2010
Un chanteur à suivre

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Mirco Palazzi
Recital di arie d’opera e da camera
« Si, tra i ceppi e le ritorte » (G. F. Haendel, Berenice)
« Mentre ti lascio » (W. A. Mozart, Aria da concerto K513)
« Deh, ti ferma, ti placa, perdona! » (G. Rossini, Semiramide)
« Il lacerato spirito » (G. Verdi, Simon Boccanegra)
« Devant la maison de celui qui t’adore » (H. Berlioz, La Damnation de Faust)
Chanson romanesque (Maurice Ravel, Don Quichotte à Dulcinée)
Chanson épique (Maurice Ravel, Don Quichotte à Dulcinée)
Chanson à boire (Maurice Ravel, Don Quichotte à Dulcinée)
« Non t’amo piu » (F. P. Tosti)
« Addio brunetta » (G. Donizetti)
« Il modo di prender moglie » (F. Schubert, op. 83,3 – D 902, N°3)
« Oi man River » (J. Kern, Show Boat)
L’ultima canzone (F. P. Tosti)
Hong Joo Hun, piano
Enregistré le 2 septembre 2007 à Montecosaro, Teatro delle Logge
1 CD, Bongiovanni, DDD, 2007

L’actualité des festivals glisse dans notre lecteur CD un enregistrement qui avait échappé à notre attention lors de sa parution il y a deux ans : un récital d’airs d’opéra et de mélodies par Mirco Palazzi, une jeune basse italienne remarquée depuis plusieurs étés à Pesaro (il participait cette année au concert hommage à Pergolèse et à la nouvelle production de Demetrio e Polibio). Il s’agit de la captation en direct d’un concert avec piano donné le 2 septembre 2007 à Montecosaro.

 

Un disque carte de visite par lequel le chanteur offre un aperçu de son répertoire, de Haendel à Verdi pour l’opéra, de Schubert à Tosti pour la mélodie. Le programme, hétérogène donc, alterne inévitablement le bon et le moins bon. Sans disséquer chaque piste du CD, disons qu’un effort de caractérisation serait souvent le bienvenu. L’interprétation tend en effet à uniformiser les numéros, sans qu’au piano, l’accompagnement de Hong Joo Hun soit à mettre en cause. Au contraire, le pianiste coréen (tout aussi jeune que la basse) prend soin d’adapter son jeu à la nature de chaque partition. Gageons que l’expérience et la maturité aideront Mirco Palazzi à dessiner les creux et les bosses qui apporteront à ces pièces le relief nécessaire. Tout au moins, pour l’instant, ne peut-on lui reprocher de manquer d’ambition : Fiesco, Assur, Mephisto (Berlioz) ne sont pas des poids plumes et, dans un autre registre, le Don Quichotte de Ravel ou même les mélodies de Tosti ont aussi leurs exigences. Mirco Palazzi les aborde avec le sérieux qui le caractérise. Par sérieux, on entend, pour ceux qui l’ont vu sur scène, cette concentration qui donne à son chant une intensité particulière. C’est la raison sans doute pour laquelle la musique sacrée lui va si bien (si l’on en croit notre expérience1). Dommage qu’elle ne soit pas adaptée à ce genre de récital, le portrait n’en serait que plus accompli. Le revers de tant de probité ? Peut-être le manque d’humour, qui prive la sérénade de Méphisto d’une de ses composantes essentielles : l’ironie. L’élocution française est plus que convenable sinon, ainsi que le confirment des chansons de Don Quichotte à Dulcinée dont on comprend d’oreille l’intégralité – ou presque – du texte de Paul Morand. On se montrera plus réservé sur la prononciation anglaise, telle que l’expose un « Oi man River », hors de propos de toute façon car trop empreint de swing pour un tempérament plus introverti qu’expansif. Le maillon faible assurément du programme.

 

Mais Mirco Palazzi, c’est d’abord un timbre qui là, pour le coup, impressionne à chaque fois. Non pas bronze ou velours, comme souvent chez les basses mais matière composite faite de l’un et de l’autre. Métal et étoffe à la fois, d’une couleur sombre qui, à l’égal des noirs de Pierre Soulages, est plurielle : ébène, café, campêche, chocolat, graphite… Un camaïeu de teintes fuligineuses soutenu par un toucher soyeux. De la nuance, du souffle, ainsi que l’expose par exemple une note finale de « Non t’amo piu » divinement exhalée crescendo ; de la longueur – le grave dans « Il lacerato spirito » autant que l’aigu dans « Si, tra i ceppi e le ritorte » – et une souplesse, acquise au contact de Rossini, qui nous vaut non seulement un « Deh, ti ferma, ti placa, perdona! » de bonne tenue mais aussi, chaque fois que nécessaire, une vocalisation rapide et légère (Haendel, Mozart mais aussi, par exemple, le « perdre » dans le récitatif qui précède la sérénade de Mephisto enfin chanté et non, comme trop souvent, bêlé).

 

Heureux Mirco Palazzi qui, avec autant d’atouts, n’a que l’embarras du choix sur les répertoires à emprunter. Encore trop jeune pour bien des rôles (les basses sont souvent des hommes d’âge murs), il a dans la voix la capacité d’en chanter beaucoup. Un nom à suivre.

 

Christophe Rizoud

 

1 Stabat Mater de Rossini en 2008, Petite Messe Solennelle en 2009, Stabat Mater de Pergolèse en 2010, les trois concerts à l’occasion du Rossini Opera Festival de Pesaro.

 

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Mirco Palazzi
Recital di arie d’opera e da camera
« Si, tra i ceppi e le ritorte » (G. F. Haendel, Berenice)
« Mentre ti lascio » (W. A. Mozart, Aria da concerto K513)
« Deh, ti ferma, ti placa, perdona! » (G. Rossini, Semiramide)
« Il lacerato spirito » (G. Verdi, Simon Boccanegra)
« Devant la maison de celui qui t’adore » (H. Berlioz, La Damnation de Faust)
Chanson romanesque (Maurice Ravel, Don Quichotte à Dulcinée)
Chanson épique (Maurice Ravel, Don Quichotte à Dulcinée)
Chanson à boire (Maurice Ravel, Don Quichotte à Dulcinée)
« Non t’amo piu » (F. P. Tosti)
« Addio brunetta » (G. Donizetti)
« Il modo di prender moglie » (F. Schubert, op. 83,3 – D 902, N°3)
« Oi man River » (J. Kern, Show Boat)
L’ultima canzone (F. P. Tosti)
Hong Joo Hun, piano
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1 CD, Bongiovanni, DDD, 2007

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