On se réjouit que le Trittico puccinien ait ces jours-ci les honneurs de l’Opéra Bastille : ceux qui font de la récurrence sur les scènes lyriques de Tosca ou de la Bohème un prétexte pour critiquer leur compositeur tomberont peut-être sous le charme de la galerie de personnages contrastée et de la foisonnante orchestration qui caractérisent ces 3 opéras en un acte. Si beaucoup connaissent déjà « Senza mamma », l’air de bravoure de la poignante héroïne de Suor Angelica, si tout le monde a entendu mille fois Lauretta implorer son « Babbino caro » dans le virevoltant Gianni Schicchi, on ignore trop souvent qu’il Tabarro est également un chef d’œuvre de noirceur, à l’atmosphère irrespirable, rempli de brouillard et de vices. Plus trivialement, il offre aux barytons de valeur un rôle en or, celui de Michele, où Cornell McNeil s’illustra avec l’abattage d’un Jean Gabin. La preuve en image (et en son !)… Clément Taillia
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