C’est un 15 février, il y a exactement 63 ans, que John Adams a vu le jour dans le Massachusetts. Manifestant dès le plus jeune âge des dons exceptionnels (teenager, il était déjà compositeur), il a su imposer de par le monde une oeuvre que certains critiquent à cause de sa facilité d’accès, mais que les mélomanes ne manquent pas une occasion d’acclamer. C’est que John Adams s’inscrit dans une belle tradition de compositeurs pour qui la partition n’est pas l’alpha et l’omega de la représentation opératique, et qu’avec son acolyte de toujours Peter Sellars, ils ont su présenter au public une production caractérisée non seulement par la force de sa musique, mais aussi par la pertinence et l’originalité de son livret et de sa mise en scène, et par la beauté des morceaux de bravoure (presqu’une insulte, pour un artiste contemporain !) offerts aux protagonistes. Plutôt que de faire revoir l’anthologique « This is prophetic » de la Pat Nixon de Carolann Page (Nixon in China, 1987), que beaucoup doivent encore avoir en mémoire, nous préférons ici illustrer notre propos par le final de l’acte I du dernier opéra d’Adams, Doctor Atomic (2005). En Robert Oppenheimer, Gerald Finley pourrait bien avoir trouvé le rôle de sa vie…
Clément Taillia
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