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Questionnaire de Proust – Paul Figuier : « Le chanteur que j’écoute le plus ? Bob Dylan »

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Interview
14 février 2023

Infos sur l’œuvre

Détails

Avignon vient d’accueillir son premier Rinaldo, sous la conduite de Bertrand Cuiller et dans la reprise du spectacle féerique imaginé par Claire Dancoisne. Paul Figuier a pour lui un somptueux timbre d’alto, dense et aux couleurs profondes et sa musicalité s’épanouit avec un égal bonheur chez Purcell, Bach, Stradella, Scarlatti (sublime Stabat Mater pour les micros de Harmonia Mundi), mais aussi dans la musique contemporaine (Cantique des trois enfants dans la fournaise de Philippe Hersant). Le jeune contre-ténor a également été adoubé par ses pairs, Damien Guillon et Philippe Jaroussky, qui le dirigera cette saison à Montpellier dans le rare Orfeo d’Antonio Sartorio. 


Mon meilleur souvenir sur une scène d’opéra ?

Récemment, sur la scène d’Avignon. J’assumais le rôle-titre de Rinaldo pour la première fois et j’ai eu la chance d’être chaleureusement applaudi par le public après le Cara Sposa. J’étais tellement concentré que cela m’a beaucoup surpris.

Mon pire souvenir dans une salle d’opéra (ou « mon pire souvenir sur scène ») ?

La progression du Covid au début de la pandémie et toute l’ambiance étrange qui l’accompagnait. Je participais alors à une pièce à la Comédie française et nous nous demandions chaque soir si nous rejouerions le lendemain. 

Le livre qui a changé ma vie ?

Je dirais Mon Bel Oranger de Vasconcelos, un des premiers romans de ma vie. J’ai beaucoup pleuré.

Et le film ?

La Strada de Fellini. Un de mes premiers grands chocs poétiques.

Le chanteur du passé avec lequel j’aurais aimé me produire ?

Il y en a beaucoup mais j’ai envie de dire Francesco Bernardi dit Il Senesino. Dans un autre registre, j’aurais aimé rencontrer des légendes comme Leadbelly, Little Richard, Billie Holiday…

Mon plus grand moment de grâce face à une œuvre d’art ? 

Je dirais que c’était au cours d’un enregistrement des Vêpres de Monteverdi avec l’ensemble Pygmalion. Le Gloria Patri du Magnificat était particulièrement mystique.


Paul Figuier ©  Jack Carrot

La ville où je me sens chez moi ?

Paris.

La ville qui m’angoisse ?

Je ne saurais dire…

Le metteur en scène dont je me sens le plus proche ?

Je n’ai pas encore assez d’expérience pour répondre maintenant. J’espère pouvoir le faire bientôt !

Ce qui, dans mon pays, me rend le plus fier ?

Nos immenses artistes, à travers les siècles.

Le compositeur dont je me sens le plus proche ?

Question difficile, ce genre de sentiment change tant…

À part chanter, ce que j’ai dû faire de plus compliqué sur scène ?

Peut-être quand je chantais le rôle de Ptolémée dans Jules César de Haendel au CNSM. Le rôle était déjà exigeant mais je devais aussi, tout en chantant, courir, démolir du mobilier, tomber au sol, être ceinturé…

Mes héros ou héroïnes favorites dans l’opéra ?

Tous « les méchants », qui sont bien souvent les personnages les plus intéressants.

Si je pouvais apprendre un instrument du jour au lendemain, lequel serait-il ?

Je pense que j’apprendrais les claviers (clavecin et orgue).

Un opéra dont j’aurais voulu créer le rôle-titre ?

Le Songe d’une nuit d’été de Britten.

Le chanteur que j’écoute le plus ?

Bob Dylan.

Le chanteur du présent que je trouve d’une générosité rare ?

Damien Guillon, même s’il y en a d’autres, bien sûr ! 

Si j’étais un personnage de Disney ?

Archimède, le hibou de Merlin.

Mon plus grand moment d’embarras ?

Enfant de chœur, un dimanche, j’ai eu des déconvenues avec l’encensoir que j’avais malmené pendant l’élévation.


Paul Figuier en Oreste (La Belle Hélène) à l’Opéra de Lausanne (2019) © Loïc Denys

Le compositeur auquel j’ai envie de dire « mon cher, ta musique n’est pas pour moi » ?

En tant que contre-ténor, trop ! 

Ma personnalité historique préférée.

Saint François d’Assise.

Si j’étais un Lied ou une Mélodie ?

« Quel galant m’est comparable ? » de Ravel.

Mon pire souvenir historique des 40 dernières années ?

Je ne saurais dire… J’en ai malheureusement beaucoup trop…

Le rôle que je ne chanterai plus jamais ?

Oreste dans la Belle Hélène.

Ma devise ?

Je n’en ai pas vraiment, mais je suis bien d’accord avec le fait que « la vie sans musique est une erreur ».

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