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L’Opéra National de Grèce célèbre le centenaire de la naissance de Maria Callas

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Brève
8 mai 2023

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Si la ville d’Athènes et l’Etat peinent à rendre hommage à la gloire nationale (statue ratée, de l’avis de tous, près de l’Acropole ; projet de nouveau musée sans cesse reporté depuis la fermeture du précédent en 2009 ; rénovation de son appartement rue Patission, pour en faire une académie lyrique, sans nouvelle depuis l’annonce… en 2014), l’Opéra national de Grèce a décidé, lui, de célébrer dignement le centenaire de sa naissance.

Par les représentations de la version italienne de Médée de Cherubini d’abord, puis par une soirée de Gala qui sera donnée le 16 septembre (jour anniversaire de sa mort) en forme de récital faisant écho aux rôles et airs qu’elle a pu chanter dans son pays, et notamment à son récital de 1957 à l’Odéon Herode Atticus (4 chanteuses se relaieront, car il est difficile de trouver aujourd’hui une interprête capable d’aligner les plus beaux airs des deux Leonora verdiennes, Lucia, Isolde et Ophélie en une soirée !).

La plateforme de streaming de l’opéra diffusera également à partir de décembre, une collection d’airs tels qu’elle les chanta uniquement en Grèce (Tosca et Cavalleria Rusticana en grec, la Paloma ou des airs légers de compositeurs locaux par exemple).

Par ailleurs deux expositions intitulées Unboxing Callas sont prévues : la première est une « installation polymorphe » par l’artiste Panos Profitis dans le hall du nouvel opéra du 4 mai au 9 juin ; la seconde est la présentation de documents d’archives dans la toute voisine Bibliothèque Nationale de Grèce du 26 novembre à janvier 2024.

Enfin un nouveau documentaire Mairi, Mariana, Maria – Les années grecques inconnues de la Callas réalisé par Michalis Asthenidis et Vasilis Louras (également directeur de la communication de l’Opéra) sera diffusé le 2 décembre (jour anniversaire de sa naissance) à l’opéra, puis sur la télévision nationale. Des discussions sont en cours pour que d’autres institutions et médias dans le monde le diffusent.

Documentaire et expositions couvriront aussi bien ses années de jeunesse : son arrivée en Grèce à l’adolescence (elle est née à New-York, rappelons-le) ; ses relations familiales ; ses leçons de chant notamment auprès d’Elvira de Hidalgo ; son premier contrat en 1940 avec l’opéra alors royal, refondé un an plus tôt ; les différentes œuvres qu’elle a pu chanter avant et pendant l’occupation, puis son départ. Il couvrira également son retour au pays 12 ans plus tard pour son récital de 1957 (dont la diffusion radio a été conservée), puis les représentations d’Epidaure (Norma et Medea). Sans doute les moins connues de son parcours (rapidement évoquées dans ses biographies, seul le livre de Nicolas Petsalis-Diomidis, La Callas inconnue, s’y intéresse spécifiquement), elles sont pourtant fondamentales pour comprendre la personnalité et le style de la chanteuse qui quitte la Grèce en tant qu’artiste accomplie et non comme une débutante : 7 rôles principaux en 56 représentations (Tosca, Fidelio, Tiefland, Cavalleria Rusticana, Der Bettelstudent, Suor Angelica et O Protomastoras, plus tous les concerts) , ce que le MET de New-York a bien reconnu puisqu’il lui aurait* proposé à son retour en 1945 de chanter Fidelio et Mme Butterfly, ce qu’étonnamment elle refusa.

Documentaire et exposition puiseront dans des fonds divers** incluant des extraits audio et vidéo inédits (mais pas de la période 1935-1945 hélas, on cherche toujours la trace du Fidelio enregistré par la radio de l’armée allemande), ainsi que des lettres et autres documents encore jamais présentés.

Pour ceux qui ne peuvent se rendre à Athènes cette année, un catalogue d’exposition est prévu, et plusieurs produits dérivés, dont un luxueux calendrier sous forme de coffret, sont déjà disponibles

* Nous utilisons le conditionnel car certains biographes contestent les termes précis de ce contrat.

** Les fonds en questions : la collection de Dimitris Pyromallis, les archives de Klisthénis (photographe de son retour en Grèce), celles de Léonidas Zoras (chef d’orchestre de ses premières années professionnelles), celles d’Achilléas Mamakis (journaliste et directeur du Festival d’Athènes, à l’origine du concert de 1957) et les archives Paxinou – Minotis (le metteur en scène de ses dernières Medea).

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