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26 juillet 1773 : Haydn mondain

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26 juillet 2023
L’Infedeltà delusa fête ses 250 ans.

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Joseph Haydn est au service du prince Nicolas Ier Esterházy depuis douze ans, après avoir été engagé par le frère du prince, Paul II Anton disparu peu après, lorsqu’il est amené à composer un opéra en l’honneur d’une fête pour la veuve de ce dernier, Maria Anna. Le fait n’est pas rare, mais donne l’occasion au compositeur de présenter une petite (2h35 tout de même) burletta per musica, petite farce en musique, supposée amuser les invités : L’Infedeltà delusa.

L’auteur du livret, longtemps inconnu, est Marco Coltellini, successeur de Métastase comme poète officiel (Poeta Cesareo) de la Cour de Vienne et alors requis auprès de la tsarine Catherine II. Auteur renommé et respecté qui avait écrit pour plusieurs compositeurs (Gluck pour Telemaco, ou encore Mozart avec La Finta semplice), il fournit un texte centré sur la vie paysanne : Filippo veut marier sa fille Sandrina au riche paysan Nencio. Selon un grand classique de tous les standards de l’époque, Sandrina en aime évidemment un autre, Nanni, évidemment pauvre et qui a une soeur, Vespina, qui croquerait bien Nencio et qui manoeuvre pour ce faire. Voici le quatuor amoureux composé. Despina avant l’heure (Mozart s’en souviendra-t-il ?), Vespina aime assez se déguiser pour surveiller et tromper tout ce petit monde : en vieille femme frustrée, en laquais allemand, en marquis, en notaire… ce qui fournit une matière non négligeable aussi bien musicale que théâtrale à la créatrice du rôle, Magdalena Sapngler-Friberth. Evidemment, papa Filippo ne veut rien savoir. S’ensuivent quiproquos et chausse-trappes à un rythme endiablé, en tout cas pour l’époque, dans une partition pétillante qui se termine comme de juste par un mariage croisé et tout est bien qui finit bien.

Au palais d’Esterháza, voici 250 ans, on met les petits plats dans les grands. La jeune archiduchesse Marie-Christine d’Autriche, fille de l’impératrice Marie-Thérèse, est présente incognito et fera sans doute suffisamment l’article à son illustre mère pour que celle-ci se déplace elle-même pour y entendre l’oeuvre et quelques autres compositions de Haydn quelques semaines plus tard, honneur insigne faite au prince maitre des lieux, mais aussi aux musiciens et à la troupe que ce dernier entretient à se frais contre des obligations léonines. Il parait qu’en quittant le palais, Marie-Thérèse se serait exclamé : « Lorsque je voudrais entendre un bon opéra, je viendrai à Esterháza ». 

Très classique dans sa forme, l’opéras de Haydn ne manquera pas d’influencer le jeune Mozart et bien d’autres par sa maitrise et son sens du rythme et du style buffo. En voici un extrait plus sage,  le premier air de Vespina, lors d’une représentation donnée à Aix en 2008 avec Claire Debono et sous la direction de Jérémie Rhorer qui, par un curieux hasard, est né à quelques jours près deux siècles après la création de l’opéra.

 

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