Le site ukrainien Opera World vient d’établir son classement des Top singers pour chacune des cinq catégories soprano, mezzo-soprano, ténor, baryton et basse (comme chacun sait, les contre-ténors ne sont pas vraiment des chanteurs comme nous le verrons plus loin…).
La méthodologie est la suivante : tout chanteur se produisant dans un « grand » théâtre (Bayerische Staatsoper, Opéra National de Paris, Royal Opera House, Teatro alla Scala, Metropolitan Opera, Wiener Staatsoper), ou dans un « grand » festival (Arena di Verona, Bayreuth Festival, Salzburg Festival), se voit attribué 100 points (Berlin ou Barcelone doivent être contents). Pour tout autre lieu, il ne lui sera attribué que 50 points. Les points sont attribués par semaine : chanter un soir ou plusieurs soirs dans le même grand théâtre durant une semaine déclenche uniformément 100 points, y chanter deux soirées uniques à une semaine d’intervalle vaut en revanche 200 points, chanter dans deux théâtres différents la même semaine rapporte 200 points, etc.
Si la méthodologie a le mérite d’exister, le résultat laisse perplexe. Dans la catégorie Ténor, les trois premiers lauréats sont ainsi Matteo Falcier, Cameron Shahbazi et Tansel Akzeybek avec plus de 1 200 points. Cameron Shahbazi… est un contre-ténor. Jonas Kaufmann n’est qu’à la 14e place avec 900 points, Gregory Kunde à la 18e avec 850 points, Roberto Alagna à la 30e avec 600 points. John Osborn se retrouve à la 72e et dernière place avec un modeste zéro point. Dans la catégorie Soprano, Pretty Yende triomphe, suivie de la jeune française Emy Gazeilles dont les apparitions à l’ONP dans L’Enfant et les sortilèges (Le Feu et le Rossignol) et dans Cendrillon (Noémie) lui valent 1 600 points (Anna Netrebko n’est qu’à la 10e place avec 1 100 points). Catégorie Mezzo-soprano, Marine Chagnon l’emporte haut la main avec un parcours essentiellement parisien : L’Enfant et les sortilèges (L’Enfant), Cendrillon (Dorothée) et Don Giovanni (Zerlina). Le classement Baryton est dominé par Christian Van Horn, qui est une basse (Ludovic Tézier est à la 3e place). Côté Basse, le vainqueur est davantage connu puisqu’il s’agit de Günther Groissböck, suivi du plus obscur Brindley Sherratt. Un tel résultat valait-il tant d’efforts ?