L’Orchestre national du Capitole de Toulouse dirigé par son ancien directeur musical (de 2008 à 2022), Tugan Sokhiev, était mardi dernier de passage à la Philharmonie pour offrir au public francilien sa version de la 7e symphonie de Dmitri Chostakovitch, appelée Leningrad, puisque créée dans des conditions invraisemblables lors du siège de la ville en 1942. Cette symphonie de plus d’une heure (la plus longue du compositeur) pourrait sans doute s’appeler Kiev ou Odessa aujourd’hui. L’orchestre, pléthorique pour les besoins de l’œuvre, a pu brillamment exposer son savoir-faire en termes de puissance et de sens du drame dans ce répertoire longuement travaillé avec ce chef, y compris pour le disque.
Si Tugan Sokhiev n’a pas vraiment d’agenda lyrique pour les mois à venir (il sera au Festpielhaus de Baden-Baden, à Lausanne, à Rome, à Chicago, puis à Philadelphie à la tête de différents grandes phalanges dans le répertoire symphonique), l’Orchestre national du Capitole de Toulouse dirigé par Ariane Matiakh s’apprête quant à lui à donner dans la ville rose Cinq mélodies de Gabriel Fauré dont on fête le centenaire de la disparition et les Sept Paroles du Christ en croix de César Franck (avec François Rougier, Florie Valiquette et Jean-Sébastien Bou). Outre les Quatre derniers Lieder de R. Strauss (sous la houlette de Tarmo Peltokoski, avec la soprano Chen Reiss), l’orchestre montrera l’étendue de ses capacités avec Pelléas et Mélisande de C. Debussy en mai et Eugène Onéguine de P. Tchaïkovski en juin 2024.