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Récital Sonya Yoncheva – Evian

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Spectacle
4 juillet 2024
Entre fragilité et superbe

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

G. Puccini
« Sole e amore »
« Terra e mare »
« Mentia l’avviso »
« Canto d’anime »

G. Martucci
« Al folto bosco, placida ombria », op. 68 no 6

F.P. Tosti
« L’ultimo bacio »
« Ideale »

G. Verdi
« In solitaria stanza »
« Ad una stella »
« L’esule »

G. Puccini
« Se come voi Piccina », Le Villi
« Vissi d’Arte », Tosca

I. Albéniz
Tango en ré

G. Puccini

« Mi chiamano Mimi », La Bohème
« Un bel di », Madama Butterfly

Soprano
Sonya Yoncheva

Piano
Malcolm Martineau

 

Rencontres Musicales d’Evian, la Grange au Lac, dimanche 30 juin, 20h

Un mois après avoir renoncé à sa prise de rôle dans Adriana Lecouvreur au Liceu de Barcelone, Sonya Yoncheva retrouve le chemin du plateau, en voisine, dans le merveilleux écrin de la Grange au Lac.

Le programme proposé ce soir tourne depuis plusieurs années déjà – notamment à Bucarest en septembre 2021 puis  au Berliner Philharmoniker au printemps 2022 – mais avec de notables différences puisque désormais – comme cet hiver à l’opéra de Bordeaux – toute la soirée est consacrée à la musique italienne sans plus d’incursion en mélodie française.

Dans cette première partie, la soprano bulgare distille avec art des mignardises ciselées, à défaut d’être toutes ambitieuses vocalement. Clin d’œil au centenaire de sa disparition, Giacomo Puccini ouvre le bal. S’en détache la sensualité susurrée de la fin de « Sole e amore » ou encore le parlando magnifique des graves dans « Terra e mare », Dans « Mentia l’avviso » l’artiste chante comme elle respire avec ampleur et facilité et gratifie l’auditoire d’aigus glorieux, complétés par des pianissimi d’une belle sensibilité.

« Canto d’anime », extrêmement opératique, donne à entendre la somptuosité du timbre sur un large ambitus, même si l’on y observe, comme à plusieurs reprises au cours de la soirée, un manque d’implication, comme un recul dans la concentration, pour tout dire une certaine désinvolture dommageable pour le spectateur.

© DR

Une brève incursion chez Giuseppe Martucci permet au formidable pianiste qu’est Malcolm Martineau de donner la pleine mesure de son talent dans une ambiance sombre, mystérieuse, inquiète avec « Al folto bosco, placida ombria ». Le contraste d’émotion est bien présent même si les bras croisés de la chanteuse – à nouveau en retrait – interpellent, on se croirait un peu en répétition. Ceci dit les nuances sont superbes, la chanteuse et son pianiste manifestent un accord parfait que l’on retrouve dans « Ideale » de Francesco Paolo Tosti. Là, à nouveau, aucun effort n’est perceptible, la délicieuse mélodie coule comme un miel de suavité, enrichie d’un jeu sur la prosodie au service de l’expressivité avant de s’achever dans un morendo poignant.

Avant cela, « L’ultimo bacio », du même compositeur, était, lui, moins convaincant en dépit d’un crescendo émotionnel joliment négocié, d’une tendresse dans le legato aussi patent que l’écoute entre les deux artistes. La diction y était moins nette, la voix y manquant soudainement de verticalité.

Giuseppe Verdi, en revanche, ne pose aucune difficulté à la cantatrice avec des graves jouissifs dans « In solitaria stanza », une diction impeccable et des effets d’un grand naturel dans « Ad una stella » sans oublier un magnifique final avec « L’esule », extrêmement dramatique avec ses passages à cappella, une introduction d’une notable expressivité au piano, des aigus aussi adamantins que les graves sont moirés, un medium haut brillant, le tout dans un bijou en trois parties contrastées qui met idéalement en valeur la tragédienne.

Voilà qui met fort en appétit pendant l’entracte pour aborder les airs d’opéra les plus fameux de Giacomo Puccini. Des partitions que Sonya Yoncheva connaît sur le bout des cordes et pratique depuis de nombreuses années. Pourtant quelques respirations intempestives en milieu de phrase, plusieurs notes franchement trop basses amènent des imperfections techniques tout à fait inattendues dans ce florilège d’héroïnes célébrissimes dans un programme qui, finalement, manque peut-être un peu d’ambition, n’apportant pas les surprises, les découvertes que l’on espérerait de la part d’une artiste de cette envergure.

En dépit de ces réserves, bien entendu, l’essentiel est là ; les couleurs, les nuances sont sublimement déclinées, Anna, Floria, Mimi et Cio Cio San sont somptueusement incarnées par une chanteuse qui semble bien plus impliquée dans sa narration que précédemment.

Trois bis parachèvent cette anthologie : « O mio babbino caro », extrait de Gianni Schicchi, met à nouveau l’interprète dans l’embarras alors que l’extrait de Carmen – dont elle a le tempérament de feu – lui sied à merveille et offre l’occasion d’un jeu d’une parfaite complicité avec le pianiste en écho à celui proposé dans le Villi. Un pas de côté clôt la soirée avec « Adieu notre petite table » de Jules Massenet, à nouveau magnifique, retenu, frémissant et déchiré.

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G. Puccini
« Sole e amore »
« Terra e mare »
« Mentia l’avviso »
« Canto d’anime »

G. Martucci
« Al folto bosco, placida ombria », op. 68 no 6

F.P. Tosti
« L’ultimo bacio »
« Ideale »

G. Verdi
« In solitaria stanza »
« Ad una stella »
« L’esule »

G. Puccini
« Se come voi Piccina », Le Villi
« Vissi d’Arte », Tosca

I. Albéniz
Tango en ré

G. Puccini

« Mi chiamano Mimi », La Bohème
« Un bel di », Madama Butterfly

Soprano
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Rencontres Musicales d’Evian, la Grange au Lac, dimanche 30 juin, 20h

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