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2 août 1774 : Et Orfeo devint Orphée

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2 août 2024
La révision française du chef d’oeuvre de Gluck a 250 ans.

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Après sa création à Vienne, le 5 octobre 1762  l’Orfeo ed Euridice de Gluck avait poursuivi une carrière un peu chaotique à travers l’Europe, entre adaptations, coupures, transpositions, ajouts même à Londres, signés Jean-Chrétien Bach, au point que l’oeuvre devient presque méconnaissable. Il faut attendre 1771 pour retrouver la version originale en Italie.

Pendant ce temps, Gluck entreprend de s’installer en France, où la dauphine de France, Marie-Antoinette d’Autriche va lui offrir soutien et protection. Le compositeur avait été le professeur de clavecin de la jeune princesse et elle ne l’avait pas oublié. À Paris, le compositeur, qui a déjà 60 ans, aimerait diffuser les principes qui président à ce que l’on a appelé ensuite la « réforme Gluck » pour l’opéra. Il commence par y remporter un énorme succès avec Iphigénie en Aulide, le 19 avril 1774. Mais patatras, Louis XV meurt le 10 mai suivant et, selon l’étiquette très sévère de la Cour de France, plus aucun spectacle ne peut être donné pendant plusieurs semaines.

Gluck met à profit ce repos forcé pour adapter son Orfeo pour le public français. Le livret est d’abord traduit par le dramaturge Pierre-Louis Moline.  Gluck adapte le rôle d’Orphée pour une voix de haute-contre, qui sera Joseph Legros, l’un des tous meilleurs de son temps. Il ajoute également un ballet, celui des Ombres heureuses, à l’acte II. Au premier acte, il ajoute un récitatif et deux airs : un pour Amour et un pour Orphée. Outre le ballet, Gluck insère l’air des Furies pour clôturer la première scène et un air pour Eurydice, avec le choeur (« Cet asile »). Au dernier acte, il récrit quelques pages  et ajoute quelques éléments de ballet.

La nouvelle version est créée aux Tuileries voici juste 250 ans, devant le couple royal (la partition est dédiée à la reine Marie-Antoinette). C’est un triomphe mémorable, qui assurera à cette version une grande postérité, jusqu’à ce que Berlioz la révise avec toute la révérence qu’il pouvait avoir pour l’un de ses maîtres à composer. Voici justement l’un des ajouts de cette version de 1774, le trio « Tendre amour ».

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