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AUBER, Le domino noir – Paris (Opéra Comique)

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Spectacle
21 septembre 2024
Le retour de la belle inconnue

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe.
Créé le 2 décembre 1837 à l’Opéra Comique (Salle des Nouveautés).

Coproduction Opéra Royal de Wallonie-Liège, Opéra de Lausanne et Opéra Comique

Détails

Mise en scène
Valérie Lesort et Christian Hecq

Décors
Laurent Peduzzi

Costumes
Vanessa Sannino

Lumières
Christian Pinaud

Chorégraphie
Glysleïn Lefever

Réalisation marionnettes
Valérie Lesort et Carole Allemand

 

Angèle de Olivarès
Anne-Catherine Gillet

Horace de Massarena
Cyrille Dubois

Brigitte de San Lucar
Victoire Bunel

Compte Juliano
Léo Vermot-Desroches

Jacinthe
Marie Lenormand

Gil Perez
Jean-Fernand Setti

Ursule
Sylvia Bergé

Lord Elford
Laurent Montel

La Tourière
Isabelle Jacques

Melchior
Laurent David

 

Chœur Les éléments

Orchestre de chambre de Paris

Direction musicale
Louis Langrée

 

Paris, Opéra Comique, vendredi 20 septembre 2024, 20h

Il règne un air de fête pour cette rentrée de l’Opéra Comique ! Tout le personnel nous accueille portant une coiffe de pèlerine et le hall et les escaliers sont décorés par l’artiste Pître aux couleurs du spectacle. Voilà une bien joyeuse entrée en matière qui ne sera pas démentie par la suite.

Ce n’est pas une surprise, car l’Opéra Comique a parié sur une valeur sûre pour le premier spectacle de la saison : la reprise d’un pilier du répertoire de la salle (Le domino noir est la neuvième œuvre la plus représentée in loco) et d’un spectacle créé en 2018 qui avait enthousiasmé à l’époque. Peu de risque de déplaire donc, d’autant que les deux rôles principaux sont identiques, avec le retour du couple Gillet-Dubois. Et de fait on ne peut que plussoyer aux éloges que nous avions faits à alors.

Nous ne reviendrons pas sur l’intrigue loufoque qui suit la folle nuit de Noël d’Angèle de Olivarès, jeune novice et nièce de la reine d’Espagne, qui, sous divers déguisements envoutera Horace de Massarena et échappera à son avenir tracé de religieuse. Pas de temps mort dans le livret d’Eugène Scribe, l’intrigue qui nous mène du bal au couvent en passant par le domicile du comte Juliano au rythme d’une musique pleine de verve et de mélodies entrainantes. Elle parfaitement servie ce soir par la direction crépitante de Louis Langrée à la tête de l’Orchestre de chambre de Paris, qui dès l’ouverture nous emporte dans un tourbillon.

La mise en scène signée Valérie Lesort et Christian Hecq est au diapason, toujours foisonnante et imaginative, et l’on aimerait voir ce soir le spectacle pour la première fois afin de retrouver l’effet de surprise des multiples clins d’œil et les gags (souvent très drôles) dont ils ont parsemé le spectacle. Il faut évidemment associer à cette réussite les costumes aux influences très animalières de Vanessa Sannino, les décors esthétiques et astucieux de Laurent Peduzzi (avec notamment l’horloge géante qui tient un rôle clé à l’acte 1) ou encore les chorégraphies aux influences bigarrées de Glysleïn Lefever.

On retrouve donc ce soir avec un plaisir intact le couple d’amoureux : Anne-Catherine Gillet (Angèle) mène le bal avec toujours autant d’entrain et de malice. Elle est de toutes les scènes, s’amuse à se contrefaire, physiquement et vocalement, mais garde toujours le charme légèrement suranné de son soprano léger, à la technique très sure, dont les années ne semblent pas vouloir entamer la fraicheur.

Horace va comme un gant à Cyrille Dubois. Il s’amuse visiblement en jeune homme un peu niais follement épris et totalement désorienté par les « apparitions » de sa belle inconnue : jeune fille au domino à l’acte 1, paysanne aragonaise à l’acte 2 et abbesse chenue à l’acte 3. Si le chant est toujours délicat avec une utilisation intelligente de la voix mixte, il nous semble que la voix a pris du poids, ce qui nous vaut de très beaux effets de contrepoints dans les ensembles à l’acte 2.

Certains personnages de caractère sont de retour également et ils restent parfaitement campés : Sylvia Bergé (sociétaire de la Comédie française) est parfaite en sœur Ursule maléfique, Marie Lenormand donne toute la truculence nécessaire au personnage de Jacinthe, la gouvernante du comte Juliano, et Laurent Montel cabotine avec talent en Lord Elfort.

Les « nouveaux » n’ont rien à leur envier, quand bien même leurs occasions de briller sont, pour certains, plus réduites.

On retient en particulier Jean-Fernand Setti en Gil Perez, dont la belle voix de basse est au diapason de sa silhouette impressionnante et donne un relief particulier à son air au deuxième acte. Le comte Juliano peut compter sur le ténor sonore (voire un peu trop parfois dans la bonbonnière de la salle Favart !) et joliment timbré de Léo Vermot-Desroches, tandis que Victoire Bunel tire sans mal son épingle du jeu en Brigitte, compagne d’Angèle.

On applaudira enfin la diction exemplaire de tous les protagonistes (y compris le chœur Les éléments) qui permet de savourer les textes joués ou chantés sans jamais avoir recours aux surtitres.

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Opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe.
Créé le 2 décembre 1837 à l’Opéra Comique (Salle des Nouveautés).

Coproduction Opéra Royal de Wallonie-Liège, Opéra de Lausanne et Opéra Comique

Détails

Mise en scène
Valérie Lesort et Christian Hecq

Décors
Laurent Peduzzi

Costumes
Vanessa Sannino

Lumières
Christian Pinaud

Chorégraphie
Glysleïn Lefever

Réalisation marionnettes
Valérie Lesort et Carole Allemand

 

Angèle de Olivarès
Anne-Catherine Gillet

Horace de Massarena
Cyrille Dubois

Brigitte de San Lucar
Victoire Bunel

Compte Juliano
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Gil Perez
Jean-Fernand Setti

Ursule
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Lord Elford
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Orchestre de chambre de Paris

Direction musicale
Louis Langrée

 

Paris, Opéra Comique, vendredi 20 septembre 2024, 20h

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