La philharmonie de Paris affichait salle comble pour la Symphonie n°9 de Beethoven donnée par l’Orchestre du Conservatoire de Paris. Un public surement déjà acquis à la cause de jeunes musiciens un rien crispés, à qui il faudra tout le premier mouvement pour se chercher et se trouver. Les violons manquent de franchises dans leurs attaques, la petite harmonie reste en retrait malgré d’excellentes individualités et Raphaël Pichon ne se soucie guère de l’équilibre entre les pupitres.
Peut-être sait-il déjà que le deuxième mouvement opèrera un changement radical : mordants, les violons donnent une énergie au molto vivace qui ne se démentira plus. Tout juste reprochera-t-on une lecture un rien scolaire de l’adagio. Le dernier mouvement concentre cette fougue et cette unité enfin trouvée, menée tambour battant par le chef : la symphonie est exécutée en moins d’une heure par un orchestre qui fait preuve d’une belle virtuosité.
Rejoint par l’Internationale Chorakademie survitaminée, l’hymne à la joie emporte orchestre et chanteur dans une célébration heureuse. Les jeunes forces du chœur font montre d’une unité parfaite. Jarrett Ott, maintenant bien connu du public, entonne les « Freunde » avec une puissance certaine. Anciennement en troupe à Stuttgart, le baryton américain propose un Allemand irréprochable accordant un supplément de sens à ses incantations. Côté féminin, Jacquelyn Stucker concède des aigus imprécis et un rythme un peu chamboulé à l’inverse de Beth Taylor, dont le timbre un rien acidulé lui confère une présence singulière. Robin Tritschler ferme ce quator de son timbre solaire dans un solo sautillant.