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Laurent Pelly : « Les chanteurs d’opéra, je les aime d’amour »

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Podcast
13 décembre 2024
À l’occasion d’une reprise à Lausanne du Songe d’une nuit d’été de Britten, une conversation avec Laurent Pelly autour de son « artisanat » (c’est son mot).

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Le prétexte à cette rencontre, c’est le Midsummer Night’s Dream de Benjamin Britten qu’il monte à nouveau ces jours-ci à l’Opéra de Lausanne (spectacle créé à Lille il y a deux ans). Prétexte à poser quelques questions à Laurent Pelly sur sa manière de faire théâtre et son parcours (on hésite à dire « son travail », tant il donne l’impression de ne faire tout cela que pour le plaisir, et pourtant…)

Laurent Pelly © Carole Parodi

Le talent de la légèreté

Ce sont des fées assez joyeuses qui se sont penchées sans doute sur son berceau. Il a le talent de la gaieté, et celui de la légèreté. Manière de cacher courtoisement une certaine mélancolie. Qu’il cache de moins en moins d’ailleurs.
La liste de ses mises en scène est interminable, au théâtre dans une première vie, surtout à l’opéra aujourd’hui. L’œil brillant et le sourire en coin, Il se définit comme « passeur », simple truchement des œuvres vers un spectateur qu’il imagine toujours venant pour la première fois à l’opéra. Il se revendique artisan (costumier notamment), manière de dire son amour des planches, des coulisses (il vit dans les théâtres, à se demander s’il a une vie en dehors), son amour des chanteurs. Sans doute que sa courtoise dissimule aimablement son exigence.

Répétition du Songe d’une nuit d’été © Carole Parodi

Le farfelu, l’onirique, la mélancolie

Il a transporté la Vie Parisienne dans un aéroport (avec un escalator pour les touristes et un autre pour les migrants), fait s’envoler le lit de la Belle Hélène, transporté le Comte Ory dans une salle polyvalente style 1960, installé l’Elisir d’amore sur des bottes de paille (avec un Nemorino en Mobylette), mais son inclination au farfelu cohabite avec un goût pour le féérique, le merveilleux, une poésie jamais mièvre (voir le jardin féerique de l’Enfant et les sortilèges, le frémissement juvénile de Pelléas, l’avalanche de papier engloutissant Don Quichotte (José Van Dam), les voiles ennuageant un Lakmé japonisant, le marigot de Platée, le délire potager du Roi Carotte, les créatures sélénites du Voyage dans la lune). Et, justement, l’onirisme du Songe d’une nuit d’été.

Répétition du Songe d’une nuit d’été © Carole Parodi

Le Pelly d’aujourd’hui ne dissimule plus trop sa gravité profonde. Voir le plateau nu (et la douleur nue) de la Voix humaine, voir le plateau, nu aussi, de son récent Eugène Onéguine bruxellois. Surtout on le sent toujours prêt à s’étonner encore. Écouter la façon dont il parle de son approche récente (et inattendue) de Wagner (les Maîtres chanteurs) et de sa rencontre avec Gérald Finley.

Nouveau compagnon de route qui vient se joindre à Felicity Lott, Stéphane Degout, Nathalie Dessay, Laurent Naouri, Stéphanie D’Oustrac, et tant d’autres, dont Agathe Mélinand et Chantal Thomas, bien sûr, ses co-artisans et partenaires de toujours.

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