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José et Katia, duos d’amour dans l’opéra (Robert Rourret)

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Livre
21 décembre 2024
Carreras – Ricciarelli, la liaison inaboutie

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Robert Rourret
Kosé et Katia, duos d’amour à l’opéra
Publié à compte d’auteur : robertrourret@aol.com
20€

C’est l’ouvrage d’un amateur.
Au beau sens du terme. L’ouvrage de celui qui aime passionnément. Comme le concède Robert Rourret, l’auteur, cet ouvrage « s’adresse à un univers de passionnés, d’inconditionnels, de puristes, voire de fanatiques, qui ont tout vu, tout entendu, capables d’en venir aux mains pour une note ou un chanteur, prêts à faire des centaines de kilomètres pour entendre une œuvre, prêts à remuer ciel et terre pour dénicher un enregistrement rare ». Un auto-portrait sans doute, et c’est très bien ainsi.
L’opéra donc, et deux de ses éminents représentants des années 1970 et 1980 : José Carréras et Katia Ricciarelli qui ont formé un couple glamour et chanté de magnifiques duos d’amour. Des duos/couples comme le public les a toujours adorés : Callas et di Stefano, Tebaldi et del Monaco, Sutherland et Pavarotti, Gheorghiu et Alagna, Netrebko et Yvazov. Et, donc, pendant une douzaine d’années (de 1972 à 1985), il y eut le couple Ricciarelli et Carreras.
Après une description rapide de l’enfance de chacun des deux chanteurs, l’ouvrage couvre la partie de la carrière de Carreras et Ricciarelli qui débute à Parme en janvier 1972, date de leur coup de foudre jusqu’au milieu des années 1980. Robert Rourret a épluché l’autobiographie de Carreras Cantor con el alma, traduite en anglais, pas en français malheureusement (1989) et le Da donna a donna de Ricciarelli (2015). Mais il a aussi répertorié un nombre considérable de critiques des spectacles où tous deux sont apparus, ensemble ou séparément. Ainsi de larges extraits sont cités de L’avant-scène, Opéra international, Opéra, Lyrica, où l’on retrouve de délicieuses ou redoutables critiques d’André Tubeuf ou Sergio Segalini, entre autres.
Katia dira et écrira qu’avec José Carreras, elle a vécu des « années de passion extraordinaire. (…) C’était José Carreras avec qui j’allais partager l’expérience sentimentale la plus profonde de mon existence. (…) ce fut tout de suite le grand amour et une passion irrésistible, (…) nous n’arrivions pas à comprendre où finissait la fiction scénique et où commençait la réalité ». Pour préserver la clandestinité de leur histoire, ils devaient brouiller les pistes. Ce furent aussi des années de jalousie folle et incontrôlable. Carreras était très courtisé et Ricciarelli reconnaît avoir été très possessive, exclusive et donc jalouse. Elle finira par épouser, en 1986, le jour de ses 40 ans, Pippo Baudo, animateur à la télé italienne. En 1985, elle avait mis fin à sa liaison avec Carreras, lassée par son incapacité à faire un choix de vie clair. Mais ce mariage ne satisfera pas ses attentes et elle finira par se séparer puis par divorcer.
Robert Rourret prend bien soin de conserver un regard critique sur la carrière des deux et revient notamment longuement sur les mauvais choix de rôles qui contribueront au rapide déclin de leurs capacités vocales et au final de leurs carrières : « Tous deux ont chanté très longtemps. Ce que j’ai pu entendre de leurs prestations n’incite guère à en écouter davantage. On ne peut qu’éprouver une certaine gêne devant les exhibitions d’artistes en fin de carrière que l’on a connu à leur sommet ».
L’ouvrage relate nombre d’anecdotes concernant les deux chanteurs, comme cette cabale à La Scala (3 avril 1973) pour les débuts de Katia Ricciarelli (Suor Angelica), jusqu’à la catastrophique représentation de Luisa Miller le 2 mai 1989, où sa voix lui joue déjà de bien mauvais tours. Ce soir-là, rien ne lui sera pardonné (rideau de fer descendu au premier acte), elle refusera de saluer au deuxième, « elle payait les erreurs d’une carrière inconsidérée ». Trente-cinq ans plus tard, Katia Ricciarelli considèrera qu’il s’était agi d’une cabale dirigée contre son mari.
Mais sans le témoignage de Katia Ricciarelli, nous ne saurions quasiment rien de leur histoire. Dans son autobiographie de 1989 Carreras est beaucoup moins prolixe que Ricciarelli. Il se limite à des banalités, évitant toutes les questions plus sensibles. Dans cette autobiographie, il se présente comme un personnage sans faille, bon fils, bon père de famille, mais ne donne pas de détails sur sa femme ou sa famille. Il cite deux ou trois fois Ricciarelli sans le moindre commentaire. Il préférera parler d’Agnes Baltsa, sa « partenaire préférée ». Quant à Mercedes, son épouse de 1971 à 1991, il l’évoque à peine.
On notera aussi des détails intéressants sur leurs premières rencontres avec Herbert von Karajan où il apparaît que le maestro autrichien les a poussés à endosser des rôles trop lourds pour leurs voix : Aïda ou Tosca (« Il y a 40 ans que j’attendais une Tosca pareille », dixit Karajan) pour Katia ou Radames (« il aurait fallu être fort pour résister à Karajan », dixit Carreras), pour José. On imagine volontiers qu’ils n’ont pas su dire non à celui qui était leur idole.
Un ouvrage attachant donc, remarquablement documenté, que ce soit des critiques de représentations ou d’enregistrement sur deux chanteurs dont les trajectoires fulgurantes ont coïncidé avec la vie de jeune adulte de l’auteur.
Robert Rourret publie à compte d’auteur ce José et Katia, Duos d’amour à l’opéra. Il nous autorise à indiquer l’adresse ( robertrourret@aol.com ) où se procurer cet ouvrage.

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