Hugues Gall flingue (gentiment) la presse

Ancien administrateur général du Grand Théâtre de Genève et de l’Opéra national de Paris, actuel conservateur du musée de Giverny et de ses Nymphéas, membre libre de l’Académie des Beaux-Arts depuis 2002, Hugues R. Gall est plus qu’une figure du monde de l’opéra : un commentateur de notre temps, à mi-chemin entre le Cardinal de Retz et Saint-Simon. S’il est officiellement « rangé des voitures » depuis son départ de l’Opéra de Paris en 2004, Hugues Gall est, notoirement, l’un des Princes de la République des voix, tirant les cartes en coulisse comme Ulrica dans le Ballo in maschera, sans les graves poitrinés (quoique). Dans le numéro 96 de la Lettre de l’Académie des Beaux-Arts, que nous évoquions récemment, l’ancien administrateur entend expliquer le métier de directeur d’opéra en un tourbillon de bons mots et de sagesse confucéenne (« Directeur d’opéra… une délicieuse gageure »). Une petite phrase retient particulièrement l’attention ; elle concerne la relation délicate qui associe les directeurs d’opéra à la presse : « Certains directeurs d’opéra, ils ont sans doute raison, attachent le plus grand prix à leur relation avec la presse : qui peut leur donner tort ? Ceux-là ont un talent enviable… La question se pose alors de savoir si l’on programme en fonction de l’attente de certains « influenceurs » imbus de leur importance, lus qu’ils se savent par une caste dirigeante au jugement souvent hésitant ».  Aïe.