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Décès de Maria Ewing à 71 ans

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Brève
11 janvier 2022
Décès de Maria Ewing à 71 ans

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La mezzo et soprano américaine Maria Ewing est décédée à son domicile à Detroit dimanche 9 janvier à l’âge de 71 ans. Originaire de cette même ville où elle est née en 1950, c’est à Cleveland qu’elle étudie le chant  auprès d’Eleanor Steber. La rencontre décisive se fait en 1973 quand James Levine la retient pour le festival de Ravinia dans l’Illinois. Elle se produit ensuite à Boston, à Miami, à Chicago, au festival de Santa Fe et commence sa carrière européenne à Cologne. Dès 1976, elle fait ses débuts à Salzbourg et au Metropolitan avec le rôle de Cherubino (elle se produira 96 fois sur la scène new-yorkaise). Rosina, Mélisande, Zerlina (rôle qu’elle chanta à Garnier en 1981), Dorabella, le Compositeur, Carmen, Marie (de Wozzeck) comptent parmi ses plus grands succès scéniques en tant que mezzo. Elle opère un virage vers des emplois de sopranos dans les années 1980 : Salomé en 1986 – où elle n’hésite pas à quitter les sept voiles, une captation en atteste – puis à Londres en 1988, Tosca à Los Angeles en 1989, Butterfly en 1991, la Didon des Troyens au Met en 1993. Le disque se souvient de son incarnation intense de Katerina Ismaïlova (Lady Macbeth du district de Mzensk). Elle se retire progressivement des scène à la fin des années 1990. Maria Ewing avait épousé sir Peter Hall (rencontré à Glyndebourne) et était la mère de l’actrice et réalisatrice Rebecca Hall. Maria Ewing était une chanteuse un peu atypique, au timbre chaud et à la voix puissante. Ses interprétations étaient souvent intenses, mais parfois stylistiquement discutables. A Paris, on a pu l’entendre dans une émouvante Blanche de la Force à l’Opéra-comique en 1983 aux côtés de Régine Crespin (les deux artistes se retrouveront en 1987 au Met pour ces mêmes Dialogues des Carmélites, en anglais cette fois mais dans la même production, pour les adieux locaux du soprano français). En concert , elle est une excitante Salome à Pleyel en 1993. Son Alceste à l’Opéra-Bastille (1994) fut en revanche fraîchement accueillie (au point qu’elle fit un malaise au milieu de la deuxième représentation et quitta la production). Parmi ses rares enregistrements, il faut également signaler sa Mélisande sous le bâton de Claudio Abbado.

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© Peter Steiner

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