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Négociations salariales au Met : pas de ça, Lisette !

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Brève
30 mai 2021
Négociations salariales au Met : pas de ça, Lisette !

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Longtemps bloquées, les négociations entre le Metropolitan Opera et l’American Guild of Musical Artists (l’AGMA) ont finalement abouti à un accord. Créée en 1936 à l’initiative du baryton Lawrence Tibbett, l’AGMA représente l’ensemble des acteurs du monde opératique, de la danse ou même du patinage artistique, du technicien au soliste en passant par les chœurs. Tout artiste américain travaillant dans une institution telle que le Metropolitan Opera, le Lyric Opera de Chicago, le San Francisco Opera, le New York City Ballet, etc. bénéficie d’un contrat négocié par l’AGMA avec l’institution (étonnant pour un pays qui se présente comme libéral…). A l’origine du bras de fer, l’actuel directeur du Met, Peter Gelb, avait réclamé des réductions de salaires de 30% et les artistes n’étaeint plus payés depuis le 31 mars de l’année dernière. L’accord concerne toutes les catégories socioprofessionnelles : choristes, solistes, danseurs, metteurs en scène et leurs assistants, jongleurs, etc. mais pas l’orchestre, qui dépend d’une autre organisation syndicale, l’ American Federation of Musicians. Finalement, les cachets au-dessous de 6 000 $ seront réduits de 6%, de 8% pour ceux de 6 000 à 9 999 $, de 9% de 10 000 à 12 000 $, 9,5% de 12 000 à 13 999 $ et finalement de 12,7% pour les émoluments supérieurs. Les choristes verront leurs salaires réduits de 3,7% quand leurs revenus annuels sont autour de 200 000 $ et incluent une assurance-maladie… Des montants auxquels peu de solistes peuvent prétendre, mais on n’est jamais si bien servi que par soi-même. Sur sa page Facebook, Lisette Oropesa (bientôt rejointe par Isabel Leonard) s’est émue de ce traitement de (dé)faveur : « Les solistes prennent davantage de risques, subissent plus de pression, ont davantage à perdre et supportent plus de charges que n’importe quel autre groupe représenté par ce syndicat. De plus, nous payons tous les mêmes droits. Les solistes non américains paient encore davantage à cause d’importants frais de visa et de séjour. C’est un marchandage indigne ». L’accord est également assorti de dispositions sur la diversité : les communautés peu représentées devront être activement sollicitées et les chanteurs en surpoids ne pourront plus être écartés au profit d’anorexiques aphones « sauf en cas de surcoût significatif (!) ou de choix artistique », ce qui n’engage hélas pas à grand-chose. Voilà ce qui du moins ne concerne pas Lisette Oropesa.

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