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L’Opéra national de Grèce sous le signe de l’indépendance

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Brève
30 janvier 2021
L’Opéra national de Grèce sous le signe de l’indépendance

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2021 marque le bicentenaire du début de la guerre d’indépendance de la Grèce, qui aboutira à la création de l’Etat grec, 9 ans plus tard. On sait l’engoûment et la ferveur que cet épisode historique a suscité en Europe, de Chateaubriand à lord Byron. En dépit du contexte pandémique, de nombreuses manifestations commémoratives sont donc prévues en Grèce toute l’année et l’Opéra national de Grèce (GNO selon son acronyme anglosaxon) n’est évidemment pas en reste, qu’il s’agisse de proposer des œuvres du grand répertoire, de promouvoir les compositeurs nationaux ou de multiplier les initiatives créatrices. La maison athénienne peut même fièrement annoncer un récital de Jonas Kaufmann (en septembre, à l’occasion du festival d’Athènes) et de Sonya Yoncheva (en novembre).

Dans le foisonnement réjouissant de sa programmation pour la saison 2021, le fil rouge du GNO, dans le droit fil commémoratif précité, est donc le thème de la libération et des révolutions contre toutes les formes d’oppression. Les titres choisis dans le répertoire lyrique sont en effet assez évocateurs des différentes déclinaisons possibles de cette approche thématique globale. C’est ainsi Andrea Chénier, avec le duo Marcelo Alvaréz / Maria Agresta qui ouvre dès à présent la saison, sous la baguette de Philippe Auguin. En mars, une reprise des Noces de Figaro dans la production d’Alexandros Efklidis afficheront Dimitri Platanias en comte Almaviva, avec entre autres la comtesse de Cellia Costea. Delphine Galou, Karina Gauvin et Kristina Hammarström serviront la Judith triomphante de Vivaldi. Le « Verdi grec », Pavlos Carrer verra son opéra Frossini – qui raconte le martyre d’une héroïne grecque – présenté en version de concert avec entre autres Tassis Christoyannis. Enfin, le GNO propose une reprise de la Lady Macbeth de Mzensk de Chostakovitch mise en scène par Fanny Ardant en octobre, avec Eva-Maria Westbroeck dans un de ses rôles fétiches, sous la direction de Vassilis Christopoulos.

Le festival d’Athènes, qui a pour cadre l’Odéon d’Hérode Atticus, promet lui aussi des belles soirées d’été. Rigoletto ouvrira les festivités en juin sous la direction de Philippe Auguin, avec Dimitri Platanias dans le rôle titre aux côtés d’Ekaterina Siurina et Matthew Polenzani. C’est Kristina Opolais, en alternance avec Cellia Costea, qui interprètera fin juillet la Tosca dans la reprise de la mise en scène d’Hugo de Ana, sous la direction de Pier Giorgio Morandi. Dimitri Platanias et Georges Petean alterneront dans le rôle de Scarpia ; tout comme Marcelo Alvaréz et Ramon Vargas dans celui de Mario.

Outre ces piliers du répertoire, la création contemporaine ne sera pas en reste, grâce notamment à la Scène alternative du GNO et aux commandes officielles dans le cadre du bicentenaire. Ainsi, Bibilolo de Marc Monnet et Arno Fabre sera donné en première panhellénique ; La Mort d’Anthony, opéra de Kharálampos Goyós – qui le dirigera – sera créé en mars, de même, à la fin de l’année, que l’opéra pour enfant Les Oreillers magiques, adapté de l’œuvre d’Eugène Trivizas, qui en a tiré le livret. Ajoutez à cela une myriade de concerts symphoniques, de pièces de théâtre musical, de ballets, de performances multidisciplinaires (dont les Septs morts de Maria Callas de Marina Abramovic), convoquant tout ce que la scène musicale et théâtrale grecque compte de créateurs et d’artistes et témoignant de la vitalité culturelle du pays ; et vous avez là un programme à vous donner une irrépressible envie de faire d’Athènes faire la destination d’une nouvelle odyssée post-épidémique. L’Opéra national de Grèce veut à ce propos rester raisonnablement optimiste : ce qui pourra se faire avec du public le sera évidemment et tout sera de toute façon filmé et diffusé dans le cas contraire, comme le souligne le directeur artistique, Giorgos Koumendakis. Tout ce qu’on souhaite à l’institution hellène et à nous-mêmes est de faire l’un et l’autre à la fois !

 

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