Dans son dernier éditorial, Christophe Rizoud revient avec la pondération résignée de l’ascète hindou sur les nouvelles mesures du Président de la République. Celles-ci prévoient, entre autres, l’instauration d’un couvre-feu à 21h ; couvre-feu qui signe – de facto – la mort du spectacle vivant. Voici le message que nous envoie Peter de Caluwe – directeur de La Monnaie de Bruxelles – via le plus célèbre des réseaux sociaux :
« Cette decision générique et donc facile est simplement scandaleuse et sans aucune vision ou stratégie. Nous mettons tout en œuvre, en ces temps de crise du coronavirus, pour accomplir notre tâche dans les conditions les plus sûres possible et pour proposer nos opéras, concerts, récitals et spectacles de danse à un public le plus large possible. Car oui, nous avons choisi de jouer, de ne pas garder portes closes et de remplir notre mission. Avec une capacité d’accueil réduite de moitié, il est vrai, et dans le respect le plus strict de toutes les procédures de sécurité. Nous voulons montrer que nous ne laissons pas tomber notre public et être un exemple pour nos collègues du secteur culturel. Laissez nous cette opportunité, croyez-en notre professionalisme. Arrêtez de nous traiter comme des enfants simplement parce que, au mieux, vous nous connaissez pas ou, pire, que vous trouvez que nous sommes que des saltimbanques qui, comme un ministre anglais a osé le dire « devons trouver un autre emploi ». Choquant. »
Rappelons, pour la forme, que La Monnaie n’opère pas dans les frontières de la République et échappe, pour l’instant, aux lois édictées par celle-ci.