C’est une affaire qui bouleverse le monde lyrique depuis plusieurs mois. Suite aux accusations de harcèlement sexuel portées par neuf femmes contre Plácido Domingo en août 2019, l’American Guild of Musical Artists a lancé une enquête dont les conclusions ont été rendues le 25 février :
« L’enquête a conclu que M. Domingo avait eu divers comportements inadéquats, allant du flirt aux avances sexuelles, à l’intérieur comme à l’extérieur du lieu de travail. De nombreux témoins ont exprimé la crainte de représailles dans leur secteur d’activité comme raison pour laquelle elle n’avaient pas pris la parole plus tôt » (le communiqué complet est à retrouver sur le site de l’AGMA).
Le même jour, le ténor a choisir de présenter ses excuses aux victimes dans un communiqué adressé à Europa press en ces termes : « Je veux qu’elles sachent que je suis sincèrement désolé pour la souffrance que je leur ai causée. J’accepte toute la responsabilité de mes actes ». Il ajoute avoir « pris le temps ces derniers mois de réfléchir aux accusations » et « comprendre maintenant que certaines femmes aient pu avoir peur de s’exprimer honnêtement en raison de la crainte d’un impact sur leur carrière ».
Plácido Domingo a également renoncé, de lui-même, à chanter Germont père dans La Traviata en mai prochain au Teatro Real. De son côté, le festival de la ville d’Ubeda a décidé d’annuler la venue du chanteur – qui devait s’y produire le 3 mai – tout comme le Théâtre de la Zarzuela à Madrid, où le ténor était la tête d’affiche de Luisa Fernanda de Federico Moreno Torroba.
Néanmoins, dans un second communiqué, publié jeudi, le ténor devenu baryton affirme n’avoir jamais été « agressif » envers quiconque et ne jamais avoir cherché à entraver une carrière : « Mes excuses étaient sincères […] Mais je sais ce que je n’ai pas fait et je le nierai à nouveau ».
Sa participation à Simon Boccanegra à Hambourg et à La Traviata au Bolshoi dans les prochaines semaines n’est en revanche pas remise en cause pour le moment.