Le hip-hop et l’opéra font-ils toujours bon ménage ?

Si le mélange du hip-hop et de l’opéra a fait ses preuves – auprès du public du moins – dans Les Indes Galantes sur la scène de la Bastille en début de saison, il serait hâtif d’en déduire que les deux genres sont toujours compatibles. Pour avoir voulu se transformer en boite de nuit, le Théâtre du Châtelet, à peine rouvert après une rénovation de 31,5 millions d’euros, en fait l’amer constat. Dans la nuit du 8 au 9 novembre dernier – raconte Lena Lutaud dans Le Figaro – une soirée hip-hop a entraîné des dommages dont la facture se chiffrerait « à plusieurs zéros » d’après les proches du dossier. Les bonds et rebonds des clubbers dans le salon Nijinski ont entrainé une chute de plâtre dans le grand foyer juste en dessous. Un filet a été installé pour éviter tout accident, des experts sont mandatés. Présenté comme « une nouvelle forme d’expérience de la nuit et de la création contemporaine » dans le but de compenser une réduction budgétaire de 3 millions d’euros, le clubbing au Châtelet risque de coûter plus d’argent qu’il n’en rapportera jamais. L’idée était aussi, paraît-il, d’attirer de nouveaux publics. Comme si danser dans un théâtre le soir pouvait donner envie d’y retourner le lendemain applaudir une comédie musicale de Gershwin ou un oratorio de Haendel. Interrogée par Le Figaro, la Mairie de Paris en la personne de Christophe Girard n’a pas souhaité s’exprimer. Courage, fuyons ?