Jonas Kaufmann, l’Italie et les Etats-Unis à petite dose

Dans une interview cette semaine au Corriere della Serra, Jonas Kaufmann se laisse aller à quelques confidences inédites. Interrogé sur le raz-de-marée #metoo consécutif à l’affaire Weinstein, le ténor raconte avoir lui aussi fait l’objet d’un marchandage sexuel par un agent au début de sa carrière : une proposition inespérée de concert en échange d’un rendez-vous dans un sauna. « J’avais peur, j’ai dit non », confie-t-il avant de dévoiler quelques rares projets en Italie, non aux Arènes de Vérone (« je ne sais pas d’où vient cette rumeur ; je suis lié par de vieux souvenirs aux Arènes lorsque jeune homme je suis allé en vacances au lac de Garde et que j’y ai vu mes premiers opéras mais je suis occupé en juillet, y compris les prochaines années ») mais en 2020 vraisemblablement à La Scala. Jonas Kaufmann devrait interpréter le rôle de Loris Ipanoff dans l’opéra de Giordano, Fedora. C’est à peu près tout : « En Italie, la programmation des théâtres lyriques n’est pas faite sur le long terme… La culture est maltraitée, il sera difficile de rétablir la confiance avec les artistes ». Les Etats-Unis n’ont guère plus de chances d’applaudir Jonas Kaufmann dans les années à venir : « Je ne veux pas être trop loin de ma famille, mes deux enfants ont un âge clé, 12 et 14 ans. Deux semaines à l’étranger me vont, deux mois non…. Et puis j’apprécie peu l’Amérique de Trump. Le monde ne peut pas l’éviter. Moi si  ! ».