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Quelle figure maternelle de l’opéra êtes-vous ?

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Actualité
24 mai 2018
Quelle figure maternelle de l’opéra êtes-vous ?

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A l’occasion de la fête des mères, nous avons concocté un petit test, d’une très haute teneur psychologique et scientifique, qui a essentiellement pour but de mettre en évidence cinq portraits de mères, parmi de nombreux autres, dans des opéras d’inspiration et d’époques différentes.


  1. Votre adolescent(e) refuse d’obéir à un ordre que vous venez de lui donner :

♥/ Devant sa mine boudeuse, vous ne pouvez vous empêcher de le prendre dans vos bras.

♠/ De rage, vous tuez son animal de compagnie et éparpillez ses membres dans toute la maison.

♦/ Vous lui faites du charme en espérant que votre stratagème fonctionne.

♪/ Vous menacez de vous suicider si ce n’est pas fait dans la demi-heure.

♣/ C’est en réalité son père qui vous a demandé de lui donner cet ordre.

  1. Votre fille vous annonce qu’elle veut épouser un troubadour alors que vous êtes de sang royal :

♪/ Vous lui dites qu’elle vous déshonore mais consentez tout de même au mariage.

♣/ Votre mari vous pousse à la convaincre d’arrêter cette relation. Sa fille avec un ténor, jamais !

♠/ Vous refusez catégoriquement et tuez son amant et toute sa famille pour qu’il n’y ait pas de représailles.

♦/ Vous tentez de séduire votre futur gendre pour qu’il se détourne de votre fille.

♥/ Vous la félicitez d’avoir trouvé quelqu’un. En plus c’est un ténor !

  1. Ce que vous craignez le plus :

♣/ Parler en votre nom.

♦/ Être forcée d’épouser un homme plus vieux que vous.

♪/ Devoir faire des choix cornéliens.

♥/ Ne plus jamais revoir vos enfants.

♠/ Personne. C’est vous le cauchemar de tout le monde.

  1. Suite à un concours de circonstances, vous devenez reine d’un grand pays :

♪/ Vous êtes constamment tiraillée entre votre devoir et votre passion.

♥/ Vous en profitez pour mettre vos enfants sur le trône, faire des alliances et organiser des mariages royaux.

♠/ Vous commencez par tuer tous les potentiels ennemis qui peuvent se liguer contre vous.

♦/ Vous profitez de votre position pour séduire de jeunes pages.

♣/ Vous laissez le roi tenir les rênes du pouvoir.

  1. Vous partez en voyage pour une destination lointaine et ne pouvez prendre qu’un objet avec vous :

♠/ Vous prenez une fiole de poison, c’est plutôt pratique pour tuer plusieurs personnes d’un seul coup.

♦/ Vous prenez votre trousse à maquillage, au cas où vous rencontriez de jeunes autochtones.

♪/ Vous prenez un poignard, qui vous servira soit à vous défendre soit à vous tuer selon les circonstances.

♥/ Vous prenez une photo de tous vos enfants, parce qu’ils vous manquent déjà.

♣/ Vous prenez un téléphone au cas où votre mari voudrait vous joindre.

  1. Si vous étiez un animal, vous seriez plutôt :

♦/ Une femelle bonobo, toujours en quête de jeunes mâles dominants.

♥/ Une lionne. Vous montrez les crocs dès qu’on s’approche de votre progéniture.

♣/ Une femelle hippocampe. C’est le papa qui a fait tout le travail.

♠/ Une mante religieuse, capable de dévorer son mari et toute sa famille quitte à risquer l’indigestion.

♪/ Un lemming. Dès que vous voyez une falaise, c’est plus fort que vous.

  1. Avec vos enfants vous passez votre temps libre à :

♪/ Jouer à la roulette russe.

♦/ Les inscrire à des concours de beauté.

♠/ Organiser des murder parties.

♥/ Les gâter en leur achetant tout ce qu’ils veulent.

♣/ Ne rien faire du tout. Vous laissez votre mari décider.

 

Comptez maintenant votre nombre de ♠, ♦, ♪, ♥ et ♣ et reportez-vous à la rubrique du signe que vous avez le plus sélectionné.

 

  • Vous avez une majorité de ♠ : Vous êtes Médée (Médée, Cherubini), la mère qui n’hésite pas à commettre l’infanticide pour se venger.

L’histoire de Médée et de Jason est particulièrement tragique et cruelle. Dans le mythe, repris par Euripide, Sénèque et Corneille, puis mis en musique notamment par Cherubini, Médée, amante de Jason et fille du roi Aétès, aide le héros à conquérir la toison d’or gardée par un redoutable dragon. De leur union naît deux enfants. De retour au pays, Jason décide de se débarrasser de la jeune femme et d’épouser Glauce la fille du roi Créon. L’amante éconduite, étouffée par la colère va tuer la future épouse en lui donnant comme cadeau de mariage un manteau et un diadème empoissonnés puis va commettre l’infanticide en poignardant ses propres enfants afin que le malheur du héros soit complet.

 

  • Vous avez une majorité de ♦  : Vous êtes Semiramis (Semiramide, Rossini), la mère aux tendances incestueuses.

Dans certains opéras les mères sont des femmes de pouvoir, souvent plus âgées que les héroïnes romantiques traditionnelles. C’est le cas de Lucrèce, dans Lucrezia Borgia de Donizetti, mais aussi de Sémiramide dans l’œuvre du même nom de Rossini.

Inspirée de la pièce de Voltaire, l’œuvre narre l’histoire de Semiramis, reine de Babylone qui, après avoir tué son mari afin d’obtenir l’exclusivité du pouvoir, est contrainte par son peuple de choisir un nouveau roi. Son choix se porte sur Arsace, jeune commandant de l’armée assyrienne dont elle tombe follement amoureuse. Arsace, instruit par le grand prêtre Oroe, apprend que Sémiramis a tué le roi et qu’elle est sa propre mère. Ne pouvant se résoudre à un matricide il décide d’assassiner le perfide Assus qui a participé au complot avec la reine, mais dans l’obscurité il la tue accidentellement et réalise la prophétie du fantôme de son père.

  • Vous avez une majorité de ♪ : Vous êtes Norma (Norma, Bellini), la mère tourmentée, aux sentiments ambivalents pour sa progéniture.

 Norma, prêtresse du temple druidique, a rompu son vœu de chasteté en devenant l’amante de Pollione, proconsul romain qui lui a donné deux enfants. Mais ce dernier courtise une autre prêtresse, l’amie de Norma, Adalgisa. Pollione et Adalgisa sont prêts à s’enfuir ensemble, mais Norma parvient à convaincre son amie du caractère désinvolte de son ancien amant. Poussée par l’amour, la grande prêtresse supplie le romain de rester avec elle mais ce dernier refuse. Rongée par le désespoir et la colère, et voyant un avenir sans lendemain pour elle et ses enfants, elle songe à les tuer mais ne peut s’y résoudre (contrairement à Médée qui ira au bout de son geste insensé). De désespoir, elle avoue sa faute devant son peuple et confie ses enfants à Adalgisa et à son père Oroveso avant de s’immoler par le feu.

  • Vous avez une majorité de ♥ : Vous êtes Amelia (Un bal masqué, Verdi), la mère bienveillante, dont les derniers élans vont vers son enfant.

Dans Un ballo in maschera, Amelia, épouse de Renato, aime en secret le Comte Riccardo. Découvrant les sentiments de sa femme pour le comte et croyant leur amour consommé, Renato fou de rage décide de la condamner à mort et d’assassiner son amant. Voyant sa mort arriver, Amelia demande à voir et à embrasser son fils une dernière fois. Attendri par l’image de cet amour maternel, Renato va gracier sa femme mais reste décidé à assassiner Riccardo. Dans la scène finale Riccardo sera tué durant le bal par Renato et ses complices sous les yeux de sa bien-aimée. 

Amelia est souvent interprétée différemment des autres personnages féminins des opéras de Verdi. Elle est jugée plus mature et dotée d’une grande force morale, tandis que son amour maternel est plein, entier et dénué de sentiments ambivalents.

  • Vous avez une majorité de ♣ : Vous êtes la mère d’Antonia (Les Contes d’Hoffmann, Offenbach), la mère fantôme, instrumentalisée par les personnages masculins.

C’est surtout chez Verdi que la mère est une grande absente, pourtant elle est toujours suggérée et son ombre plane sans cesse sur le couple « père-fille ». Elle apparaît ainsi souvent comme une entité angélique que les enfants, et surtout les filles, vont invoquer en aide face à un père tyrannique ou possessif. Les enfants obtiennent ainsi le statut « céleste » de leur mère par leur suicide à la fin de l’œuvre (comme Gilda dans Rigoletto). Les mères sont aussi utilisées par les pères ou les personnages masculins afin de manipuler leurs enfants. C’est le cas dans Aïda, où Amonasro, le père de la jeune éthiopienne évoque sa mère afin de la convaincre de soutirer des informations à l’homme qu’elle aime et qui est l’ennemi de son peuple. On retrouve aussi ce cas de figure dans les Contes d’Hoffmann, où le docteur Miracle utilise le souvenir et la voix de la mère d’Antonia et la fait revenir d’entre les morts afin de convaincre la trop talentueuse artiste de chanter une dernière fois, entrainant ainsi sa mort.

 

Toute l’équipe de forumopera.com souhaite une joyeuse fête à toutes les mères !

 

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