Après les révélations lyriques la semaine passée, c’est l’ensemble des candidats aux Victoires de la Musique classique 2018 qui vient d’être communiqué*. Dans la catégorie artiste lyrique de l’année, si les noms de Sabine Devieilhe et Ludovic Tézier semblent couler de source – la première étant également présente dans la catégorie album de l’année avec son admirable Mirages –, celui de François Le Roux interroge. Loin de nous l’idée de mettre en cause la valeur de ce grand interprète de Pelléas – entre autres. Mais l’activité lyrique du baryton rennais en 2017 semble s’être réduite au rôle du Professeur Higgins dans My fair Lady à Marseille. Son interprétation fut d’après notre confrère Maurice Salles digne de tous les éloges. Si remarquable soit-elle, justifiait-elle à elle seule une place sur l’une des trois marches du podium ? N’est-ce pas plutôt une victoire d’honneur qu’il aurait fallu attribuer à ce défenseur émérite du répertoire mélodique français, auteur d’ailleurs d’un ouvrage sur le sujet (Le Chant intime. De l’interprétation de la mélodie française, Fayard, 2004) ?
Les Victoires de la Musique classique soufflent cette année leurs 25 bougies. Loin de nous l’idée de contester la légitimité d’un événement qui a pour mérite premier de mieux faire connaître la musique classique et ses artistes à un large public, mais dans l’intérêt de l’émission et des chanteurs, ne serait-il pas temps de réviser le système pour mieux refléter l’actualité lyrique ?