Un article dans le Telegraph, daté du 2 octobre, remet sur le tapis une question qui agite les britanniques, mais pas seulement : comment s’habiller à l’opéra ? « Avec des tenues de moins en moins strictes » si l’on en croit Jules Crocker, gestionnaire à Glyndebourne, qui n’est pas l’institution lyrique la plus réputée pour son laisser-aller. La majorité des hommes y arborent depuis sa création le nœud papillon et les robes des femmes sont d’abord longues. Le quotidien donne cependant à ses lecteurs cinq clés pour ne pas s’emberlificoter dans le dress code lyrique.
Premièrement, ne paniquez pas. Le mot d’ordre est à peu près le même partout « « Nous encourageons une tenue formelle mais nous voulons que le public se sente à l’aise ».En bref, mieux vaut être soigné, bien dans ses baskets, qu’endimanché, les pieds contusionnés par des chaussures certes élégantes mais inconfortables.
Préparez-vous. Glyndebourne, avec ses entractes en plein air, invite à se munir d’ombrelles pour se protéger des ardeurs du soleil – ou, plus fréquemment, de parapluies. La plupart des autres maisons d’opéra n’ont pas cette exigence. Il ne faut pas négliger pour autant l’imperméable, l’écharpe ou le manteau, bienvenus à la sortie de la représentation lorsque la température a subitement chuté de plusieurs degrés ou que les nuages, noirs avant le début de spectacle, offrent à son issue une douche généreuse sous forme de rideau de pluie.
Privilégiez l’aspect pratique. A Glyndebourne, on évite les stiletto pour marcher dans la pelouse. Ailleurs, adaptez votre tenue au lieu. Si la salle est très chauffée, prévoyez des vêtements légers ou aisément retirables. A l’inverse, une écharpe ou une étole seront les bienvenus en cas d’air conditionné trop zélé.
Osez les accessoires. Messieurs, les gants de peau et les chapeaux ; Mesdames les bijoux un peu plus voyants qu’à l’habitude, à la condition seule qu’ils n’empiètent pas sur le confort d’écoute de vos voisins. Rien de pire, on le sait, que les breloques qui, telle les sistres dans Carmen, tintent à chaque mouvement de tête ou de bras.
Have fun. A l’opéra, monde du rêve et de l’excès, toutes les extravagances sont autorisées. C’est l’occasion ou jamais d’oser des couleurs et des formes, que vous ne porteriez pas dans la rue. S’habiller fait partie du spectacle. Garnier ne s’y était pas trompé lui qui avait imaginé son foyer plus grand que la salle même, de telle manière que toutes et tous puissent se voir, et surtout se montrer. Place à la fantaisie !