3e Scène de l’Opéra de Paris, lac ou argent perdu ?

C’est avec la suppression des cloisons de Garnier l’initiative du mandat Lissner qui nous semble la plus discutable, inutile, scandaleuse, illusoire, infructueuse, nuisible (plusieurs adjectifs possibles). La 3e Scène, cette plateforme d’hébergement de vidéos d’art et d’essai réalisée supposément à grands frais par des réalisateurs connus, compte un nouveau film Las, ce « Lac perdu », envisagé par Claude Lévêque comme « une déambulation onirique dans l’univers des Opéras Garnier et Bastille » s’avère d’une vacuité identique aux clips précédents. Tout en baillant devant ces belles images noyées dans un univers sonore emprunté à Mahler, on s’interroge une nouvelle fois. Quel est l’intérêt de ce média ? A qui s’adresse-t-il ? De quelle manière participe-t-il à la mission d’une maison comme l’Opéra national de Paris ? L’image qu’il véhicule est-elle adaptée à un art jugé déjà trop élitiste ? Surtout en une période où un sou est sou, dans le domaine culturel plus qu’ailleurs, où les institutions musicales françaises et européennes rament pour boucler leur budget, une telle dépense pour un résultat si contestable est-elle acceptable ?