La grogne à l’Opéra de Lyon ne date pas d’hier, mais elle prend cette fois une forme tout à fait explicite, puisque les représentants de l’orchestre, du chœur, de la technique, les artistes du ballet, les employés des ateliers de décors et les agents d’accueil ont adressé un communiqué à Serge Dorny et aux membres du conseil d’administration de l’association Opéra de Lyon, pour exprimer leur « profonde indignation quant au niveau des dépenses du directeur général, notamment concernant les frais de restaurant et d’hôtel ». Il leur paraît difficile de justifier les dépenses mensuelles de Serge Dorny en invoquant « le rayonnement de l’Opéra, souhaité par les partenaires publics » (voir brèves des 10 mai et 11 mai derniers). Au contraire, ce train de vie dispendieux, en net contraste avec « les efforts d’économie constants demandés aux salariés », risque à leurs yeux de donner à l’institution une « mauvaise image […] auprès de notre public et des partenaires financiers ». Les personnels de l’Opéra de Lyon demandent donc plus de transparence et la mise en place d’un système de contrôle externe, afin que cesse une fois pour toutes le flou entre frais professionnels et frais privés. A cette revendication s’ajoute un autre grief, concernant le harcèlement dont les personnels de l’Opéra de Lyon seraient victimes*, « malgré les promesses et les engagements de la direction » : le communiqué n’en précise pas la nature mais, d’après nos sources, il pourrait s’agir de harcèlement sexuel à l’encontre des choristes supplémentaires, notamment, et de harcèlement moral sous la forme de pressions qui auraient conduit au départ d’un grand nombre d’employés depuis l’arrivée de Serge Dorny à la tête de l’établissement.
* accusations démenties depuis formellement par la direction