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Un jour, une création : 5 avril 1877, un Gounod « sans fibre dramatique »

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5 avril 2017
Un jour, une création : 5 avril 1877, un Gounod « sans fibre dramatique »

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Après l’énorme triomphe de Roméo et Juliette, Gounod avait juré de ne plus composer pour la scène. Il rompt cependant assez vite cette résolution en adaptant le Polyeucte de Corneille. Cet opéra connaîtra une histoire tellement mouvementée et rocambolesque qu’il serait trop long d’expliquer pourquoi son ouvrage suivant sera créé avant Polyeucte. Ce nouvel ouvrage, c’est l’adaptation du Cinq-Mars de Vigny, que Gounod entreprend en 1876. Pour la première fois depuis 20 ans, ce ne sont pas les duettistes Barbier et Carré qui réalisent le livret (Barbier était mort quelques années auparavant), mais Paul Poirson et Louis Gallet. La création, à l’Opéra-Comique, il y a 140 ans, est un succès, mais loin d’égaler celui de Roméo et Juliette et qui, surtout restera sans lendemain. L’œuvre tombe vite dans le plus parfait oubli pour n’en ressortir qu’à l’occasion de récitals. L’air de Marie de Gonzague, « Nuit resplendissante », reste le fragment le plus célèbre, mais bien isolé, de cette partition certes inégale mais aucunement insipide. Sévère mais juste, Verdi, qui avait assisté à une représentation, écrit à l’un de ses amis tout le bien qu’il pense de la « musique merveilleuse, sympathique, avec de magnifiques détails, où presque toujours le mot est bien mis en valeur… », pour ajouter aussitôt : « je dis bien le mot, pas la situation. Les caractères  ne sont pas bien dessinés et le drame  n’a pas de relief propre et de coloris particulier ». On ne saurait lui donner totalement tort, sauf peut-être lorsqu’il souligne « l’absence de fibre dramatique » de son confrère, persiflage peu charitable et, pour le coup, injuste. Fort heureusement, un excellent enregistrement placé sous les bons auspices du Palazzetto Bru Zane et dirigé avec, justement, un vrai sens du drame par Ulf Shirmer, a récemment rendu justice à cet opéra. En voici un extrait, celui de la conjuration contre Richelieu, à l’acte 2 de l’ouvrage.

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