Le Musée d’Orsay expose jusqu’au dimanche 5 mars le peintre Frédéric Bazille né à Montpellier en 1841 et mort au combat en 1870 lors de la guerre franco-prussienne. Si l’artiste, foudroyé dans la force de l’âge, incarne désormais la jeunesse de l’impressionnisme, il fut aussi comme bon nombre de ses contemporains un grand amateur de théâtre et plus particulièrement d’art lyrique. Epris de grand opéra à la française – L’Africaine, Les Troyens… -, il raconte dans une lettre à son père avoir été surpris lors d’une représentation de La Juive par la violence avec laquelle les spectateurs réagirent en apprenant que le ténor initialement prévu était remplacé par un chanteur médiocre : « Tu ne peux pas te figurer le vacarme épouvantable qu’a soulevé ce pauvre acteur et qui a éclaté après le quatrième acte. La pièce n’a pas pu finir, un commissaire de police délégué pour parler au public a été hué, on a cassé plusieurs banquettes au parterre ». Nos grincheux aujourd’hui sont finalement des enfants de chœurs… A une époque où l’astre Wagner débutait son ascension, Bazille, accompagné de son meilleur ami, le dandy Edmond Maître, n’hésita pas à faire le trajet jusqu’à Bruxelles pour découvrir Lohengrin. Aucune toile ne témoigne de son goût pour l’opéra mais une des salles de l’exposition est consacrée à la musique avec en fond sonore notamment l’ouverture de Rienzi. (plus d’informations)