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Le Trille, un art perdu

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CD
30 janvier 2017
Stupéfix !

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Friedrich von Flotow

Chanson du portier (Martha) par Pol Plançon

Gioachino Rossini

« Ecco ridente » (Il barbiere di Siviglia) par Hermann Jadlowker

Giacomo Meyerbeer

« Au tournoi » (Robert le diable) par Léonce Escalaïs

Georg Friedrich Haendel

« Ombra mai fu » (Serse) par Enrico Caruso

Giacomo Meyerbeer

« O beau pays » (Les Huguenots) par Margarethe Siems

Wilhelm Taubert

« Der Vogel im Walde » par Selma Kurz

Giuseppe Verdi

« Saper vorreste » (Un ballo in maschera) par Selma Kurz

Vincenzo Bellini

« Ah, non credea mirarti » (La sonnambula) par Adelina Patti

Franz Lehar

Valse (Die lustige Witwe), par Marcella Sembrich

Gaetano Donizetti

Brindisi (Lucrezia Borgia) par Ernestine Schumann-Heink, puis par Dame Clara Butt

Georg Friedrich Haendel

« Ombra mai fu » (Serse) par Dame Clara Butt

Gaetano Donizetti

Brindisi (Lucrezia Borgia) par Sigrid Onegin

Carl Zeller

« Sei nicht bös » (Der Obersteiger) par Elisabeth Schumann

Gaetano Donizetti

« Una furtiva lagrima » (L’elisir d’amore) par Joseph Schmidt

Giuseppe Verdi

« Tutto sprezzo » (Ernani) par Rosa Ponselle

Boieldieu

« Viens, gentille dame » (La Dame blanche) par David Devriès

Giuseppe Verdi

« D’amor sull’ ali rosee » (Il trovatore) par Rosa Ponselle

« Di tale amor » (Il trovatore) par Irene Abendroth

« Ah ! Si, ben mio » (Il trovatore) par Charles Abendroth, puis par Joseph Schmidt

« Stride la vampa » (Il trovatore) par Sigrid Onegin, puis par Luise Willer

Richard Wagner

Quintette (Die Meistersinger) par Elisabeth Schumann, Lauritz Melchior, Schott, Parr et Williams

Chant du concours (Die Meistersinger) par Tiana Lemnitz

« Hoi-Ho ! » (Götterdämmerung) par Ludwig Weber

Cri de guerre de Brünnhilde (Die Walküre) par Frida Leider

« Ewig war » (Die Walküre) par Germaine Lubin

Georg Friedrich Haendel

« Sweet Bird » (L’Allegro, il Penseroso ed il Moderato) par Gabrielle Ritter-Ciampi

Enregistrements réalisés durant la première moitié du XXe siècle

1 CD Malibran AMR 123

Dans Harry Potter, les sorciers ont recours à un sortilège qui leur permet de plonger leurs adversaires dans l’hébétude propre à la stupéfaction. C’est à peu près l’effet que produit le disque que le label Malibran consacre à « l’art du trille ». On entend déjà d’ici ricaner quelques beaux esprits, hilares à l’idée qu’on se penche sur un simple détail technique, à l’heure où le chant ne se conçoit plus indépendamment du théâtre ; nous n’en sommes pourtant plus à l’époque où, sous l’influence de l’architecte Adolf Loos, l’ornement était un crime, même en musique, et la résurrection moderne de l’opera seria, de Vivaldi à Rossini, a rendu nos oreilles à nouveau sensibles aux charmes de la virtuosité, si jamais elles avaient cessé de l’être.

Pour couper court à toute contestation de principe, c’est bien simple. Allez directement à la plage 6, et écoutez Selma Kurz, créatrice en 1916 de Zerbinette dans la deuxième version d’Ariane à Naxos, chanter « Der Vogel im Walde », assez oubliable mélodie de Wilhelm Taubert (1811-1891), compositeur prolifique, père de six opéras, dont deux d’après Shakespeare. Oui mais, voilà : quand madame Kurz lance le trille qui l’a rendu célèbre, on entre dans une autre dimension. Ça commence, ça continue, ça continue encore, ça continue toujours, comme si le disque était bloqué. C’est surnaturel, c’est invraisemblable, on croirait un trucage, techniquement impossible en 1907, quand ladite galette fut gravée. Il faut donc bien admettre qu’un gosier humain a pu à une époque émettre ce genre de son.

Evidemment, on est là dans le domaine du phénomène de foire, mais le reste du disque nous montre que le trille n’était pas seulement une décoration gratuite, une acrobatie accomplie pour le plaisir. D’abord, il n’était pas pratiqué que par les sopranos coloratures : bien sûr, Margarethe Siems se livre dans « O beau pays de la Touraine » à de vertigineuses pirouettes qui feraient passer Dame Joan pour une débutante, mais même les basses, même les chanteuses wagnériennes maîtrisaient cette technique (écoutez donc Frida Leider triller superbement entre deux Hojotoho !). Et surtout, un trille de durée raisonnable, chanté là où le compositeur l’a souhaité, produit un effet indéniable et qui concourt à l’expression : voyez le brindisi de Lucrèce Borgia, ou la cabalette d’ « Ernani, involami ».

Autrement dit, ce disque pourrait donner raison, sur un point au moins, à ceux pour qui c’était forcément « mieux avant ». On regrette que, sur ce disque, les airs soient parfois tronqués, réduits aux seuls passages trillés, mais comment ne pas rendre les armes en entendant la voix incroyablement androgyne du ténor David Devriès exécuter de manière insensée les dernières notes de « Viens, gentille dame » ? Ecoutez donc, vous ricanerez après si vous en avez encore le courage, ou les moyens.

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Friedrich von Flotow

Chanson du portier (Martha) par Pol Plançon

Gioachino Rossini

« Ecco ridente » (Il barbiere di Siviglia) par Hermann Jadlowker

Giacomo Meyerbeer

« Au tournoi » (Robert le diable) par Léonce Escalaïs

Georg Friedrich Haendel

« Ombra mai fu » (Serse) par Enrico Caruso

Giacomo Meyerbeer

« O beau pays » (Les Huguenots) par Margarethe Siems

Wilhelm Taubert

« Der Vogel im Walde » par Selma Kurz

Giuseppe Verdi

« Saper vorreste » (Un ballo in maschera) par Selma Kurz

Vincenzo Bellini

« Ah, non credea mirarti » (La sonnambula) par Adelina Patti

Franz Lehar

Valse (Die lustige Witwe), par Marcella Sembrich

Gaetano Donizetti

Brindisi (Lucrezia Borgia) par Ernestine Schumann-Heink, puis par Dame Clara Butt

Georg Friedrich Haendel

« Ombra mai fu » (Serse) par Dame Clara Butt

Gaetano Donizetti

Brindisi (Lucrezia Borgia) par Sigrid Onegin

Carl Zeller

« Sei nicht bös » (Der Obersteiger) par Elisabeth Schumann

Gaetano Donizetti

« Una furtiva lagrima » (L’elisir d’amore) par Joseph Schmidt

Giuseppe Verdi

« Tutto sprezzo » (Ernani) par Rosa Ponselle

Boieldieu

« Viens, gentille dame » (La Dame blanche) par David Devriès

Giuseppe Verdi

« D’amor sull’ ali rosee » (Il trovatore) par Rosa Ponselle

« Di tale amor » (Il trovatore) par Irene Abendroth

« Ah ! Si, ben mio » (Il trovatore) par Charles Abendroth, puis par Joseph Schmidt

« Stride la vampa » (Il trovatore) par Sigrid Onegin, puis par Luise Willer

Richard Wagner

Quintette (Die Meistersinger) par Elisabeth Schumann, Lauritz Melchior, Schott, Parr et Williams

Chant du concours (Die Meistersinger) par Tiana Lemnitz

« Hoi-Ho ! » (Götterdämmerung) par Ludwig Weber

Cri de guerre de Brünnhilde (Die Walküre) par Frida Leider

« Ewig war » (Die Walküre) par Germaine Lubin

Georg Friedrich Haendel

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Enregistrements réalisés durant la première moitié du XXe siècle

1 CD Malibran AMR 123

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