Les habitants du quartier, contraints de supporter depuis un quart de siècle sa façade massive, mais aussi le public refroidi aujourd’hui encore par son architecture écrasante ont dû tomber de leur chaise en lisant la nouvelle : l’Opéra Bastille vient de recevoir le label « Patrimoine du 20e siècle ». Cet édifice mal-aimé, ce bloc disgracieux, fruit gourd de conspirations courtisanes*, cette « réponse à une question qui ne se posait pas », selon l’ex-directeur de l’Opéra national de Paris, Hugues Gall, connaîtrait-il une reconnaissance tardive à défaut d’être légitime ? La nouvelle, si surprenante soit-elle, est plutôt bonne, le label en question s’inscrivant dans une démarche de conservation, nécessaire si l’on en juge à l’état du bâtiment aujourd’hui, seulement un quart de siècle après son édification.
* lire à ce propos l’ouvrage édifiant de Maryvonne de Saint-Pulgent, Le syndrome de l’opéra, Éditions Robert Laffont