En 1824 – dans son atelier – alors qu’il vient de tomber une nouvelle fois de cheval et qu’on l’opère de la colonne vertébrale, le peintre Théodore Géricault demande un miroir. Il observe le chirurgien plonger ses instruments dans ses chaires vives et peint le spectacle de son agonie en précisant « je m’utilise ». En 2006, Luc Brewaeys compose pour la Monnaie l’opéra L’uomo dal fiore in bocca (l’homme qui voit des fleurs lui pousser dans la bouche), d’après Pirandello. Ces fleurs sont une métaphore aux tumeurs qui poussent dans la bouche du protagoniste et qui auront raison de lui. On frissonne en apprenant que c’était exactement l’épreuve que traversait Brewaeys en composant cet opéra qui, lui aussi, l’utilisait. Utilisait son angoisse, utilisait sa souffrance, utilisait ce chemin de croix très littéral pour empaqueter de musique la métaphysique pirandellienne. À force de le voir malade – de rémission en rémission – plus maigre qu’un Giacometti, on avait fini par penser qu’il ne serait pas la victime de son cancer mais qu’un jour son cancer serait la victime de son grand âge. Nous nous étions trompés.
Décès du compositeur Luc Brewaeys
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Brève
21 décembre 2015
Décès du compositeur Luc Brewaeys
Infos sur l’œuvre
Détails
Commentaires
VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS
Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
Infos sur l’œuvre
Détails
Nos derniers podcasts
Nos derniers swags
Les dernières interviews
Les derniers dossiers
Zapping
- 24 novembre 2024
- 14 novembre 2024
- 5 novembre 2024
Vous pourriez être intéressé par :
[themoneytizer id="121707-28"]