Quinze ans après le premier prix qu’elle remporta au concours Operalia, où en est la carrière de la soprano canadienne d’origine libanaise Isabel Bayrakdarian ? Que devient celle qu’on put applaudir au Met dans de nombreux rôles durant la première décennie du siècle, et qui fut à l’Opéra de Paris Suzanne en 2002 et Ilia en 2010 ? Le site de la chanteuse n’est plus à jour depuis la saison 2013-14, et lorsqu’on cherche des informations récentes, tout juste apprend-on qu’elle a donné en octobre un concert de mélodies arméniennes à Los Angeles. Si Isabel Bayrakdarian semble désormais se consacrer à son enseignement à l’université de Santa Barbara, elle n’a pas déserté les studios d’enregistrement puisque le label Atma vient de publier un disque Respighi gravé par l’Orchestre symphonique de Laval (au Québec), sur lequel elle chante Il tramonto. Etrange choix, puisque ce monologue sur un poème de Shelley a été écrit pour une voix de mezzo, dont les couleurs chaudes sont sans doute plus à même d’en faire vibrer le message. A moins que ce ne soit l’apostrophe incluse dans le texte, « Is it not strange, Isabel ? » qui ait donné l’idée de confier cette partition à Isabel Bayrakdarian…
Ottorino Respighi, Gli uccelli / Il tramonto / Trittico botticelliano / Antiche arie e danze, suite n°1, Orchestre symphonique de Laval, direction musicale Alain Trudel, 1 CD Atma ACD2 2732