« Les jeux de mains, ce corps pétrifié et absent qui retient ses élans d’affection lors de l’air de Néris, les trémulations magnétiques lors de la première confrontation avec Jason, le port de tête et ses expressions lors de la grande scène finale, […] tant physiquement que vocalement, elle ne ménage pas sa peine et sa souffrance » écrivait Guillaume Saintagne à propos de l’interprétation de Medea par Alexandra Deshortie à Genève cette saison. Marko Letonja dirigeait la version italienne du chef d’œuvre de Cherubini dans laquelle, la soprano franco-canadienne, appelée à remplacer au pied levé Jennifer Larmore, brûlait les planches. Il parait que le soir de la dernière représentation, le public genevois, pourtant enclin à une certaine réserve calviniste, s’est levé comme un seul homme pour lui réserver l’hommage que méritait son interprétation incendiaire d’un rôle meurtrier dans tous les sens du terme. Au cas où l’information aurait échappé aux moins vigilants d’entre nous, Arte.tv diffuse jusqu’au 24 octobre 2015 la représentation du 24 avril dernier captée en HD par la RTS et OZANGO.