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Le Palais royal et Vannina Santoni à l’école des héros

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Brève
9 avril 2015
Le Palais royal et Vannina Santoni à l’école des héros

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Soprano française, bien que son nom sonne comme une invitation à franchir les Alpes – il est en fait d’origine corse –,  Vannina Santoni a conquis déjà quelques titres de gloire en province, notamment à Tours où elle occupait cette saison le haut de l’affiche du Trittico et de Cosi fan tutte. C’est l’un des airs les plus cyclothymiques de ce dernier opéra, « Come scoglio » avec ses incessants sauts de registre, qu’elle offrait hier au public parisien dans l’ancienne salle du Conservatoire lors d’un concert intitulé « le temps des héros ». Servie par l’acoustique – et mieux l’âme – d’un lieu chargé d’histoire – Berlioz jeta ses partitions au feu dans la cheminée du premier étage quand il apprit la mort de son fils –, son interprétation fait valoir une voix dont le fruit pulpeux est déjà une gourmandise. Le legato, si nécessaire à Mozart, est également remarquable. Souvent sollicité, le grave semble désormais conquis, même si c’est dans l’aigu que le chant s’épanouit davantage, ainsi qu’en témoignent ensuite l’air de concert « Non temer, amato bene » et « Dove sono », extrait des Nozze di Figaro.  Pour ne pas éventer la surprise, on ne dira rien des deux interventions du chœur de l’Académie de musique de Paris mais l’effet est très réussi. A la tête de son ensemble Le Palais royal, Jean-Philippe Sarcos a l’enthousiasme contagieux. Avec son énergie, ses impatiences, ses indécisions aussi, la Symphonie héroïque en première partie a les défauts et les qualités de ce qui est le trésor le plus précieux au monde (si l’on en croit Faust dont Vannina Santoni sera sans doute un jour une formidable Marguerite) : la jeunesse.

« Le temps des héros » – Ensemble Le Palais royal, direction musicale : Jean-Philippe Sarcos. Beethoven : Symphonie n° 3 dite Héroïque ; Mozart : air de concert « Non temer, amato bene » K.490, et airs d’opéra « Come scoglio » (Cosi fan tutte), et « Dove sono » (Les Noces de Figaro) avec Vannina Santoni. Deuxième date, ce soir, 9 avril, 20h30, Salle du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, Paris 9e (plus d’informations)
 

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Vannina Santoni  © Harcourt

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