Le Metropolitan Opera de New York pourrait-il connaître le même sort que son homologue, le New York City Opera, contraint de déposer le bilan l’an dernier (voir brève du 13 octobre 2013) ? La première institution lyrique mondiale, en termes de budget – 327 millions de dollars – traverse une des crises les plus graves de son histoire. La chute des ventes de billet (79% de places vendues en 2012-2013 contre 92% entre 2007et 2009) ajoutée à une hausse des coûts de production (21,8 millions en 2013 contre 7,6 millions de dollars en 2006 pour les nouvelles productions) a entrainé un déficit budgétaire de 2,8 millions de dollars.
Pour combler la brèche, Peter Gelb, le directeur général en poste depuis 8 ans, propose une baisse des salaires de 16% à partir du 1er août qui permettrait une économie de 30 millions de dollars. Mais les employés ne l’entendent évidemment pas de la même oreille et remettent en cause la politique artistique de la direction. Après plusieurs semaines de négociations avec les syndicats, aucun accord ne se dessine, chaque parti restant fermement campé sur ses positions. Pour sortir de l’impasse, Peter Gelb brandit à présent la menace du lock-out, une procédure de grève patronale entrainant dès le 31 juillet la fermeture temporaire de l’établissement et le gel du versement des salaires. Cette situation sans précédent laisse songeur quand on sait que la rémunération annuelle de Peter Gelb avoisine aujourd’hui les 2 millions de dollars.