–
Marseille ou Marsiglia ? On pourrait se poser la question en découvrant la saison prochaine de l’Opéra de Marseille, tant la part belle est faite à l’opéra italien. Mais Maurice Xiberras, son directeur général, assume crânement ses choix. Dans un contexte économique tel qu’il est difficile de parier sur le maintien à niveau de la subvention municipale il mise sur ce qui plaît à coup sûr. Un récital de Juan-Diego Florez dans les airs d’opéras français récemment publiés, et un concert où Patricia Ciofi et Clémentine Margaine célébreront Bellini et Donizetti. A peine un Wagner (Le Vaisseau fantôme) et un Sauguet (Les caprices de Marianne) pour un Ponchielli (La Gioconda), un Puccini (Tosca) et un Verdi (Falstaff), plus un Rossini en version de concert (Moïse et Pharaon) prolongé en tapinois par l’oratorio Mosè de Giovanni Paolo Colonna, plus un Donizetti (L’Elisir d’amore) lui-même agrémenté d’une version piano-chant du Philtre d’Auber. Ajoutez un opéra chinois par la compagnie nationale d’Opéra de Pékin et une tournée en Chine de l’Orchestre Philharmonique de Marseille qui fête ses cinquante ans et est donc contemporain du début des relations diplomatiques entre nos deux pays, un partenariat futur avec le Théâtre de l’Odéon dont les 800 places permettront d’accueillir des œuvres moins grand public, et la création d’une Académie lyrique destinée à promouvoir les jeunes chanteurs… Il semble bien qu’à Marseille le farniente ne soit plus de saison ! [Maurice Salles]