Qui ne se souvient d’Anne Sofie von Otter coiffée du grand nœud alsacien chantant avec Laurent Naouri l’irrésistible duo des Alsaciens de Lischen et Fritzchen (voir la vidéo), délicieuse opérette en un acte à deux personnages d’Offenbach (1863). La troupe d’amateurs « Les Délassements Lyriques » nous permet de découvrir la partition dans son intégralité. Outre l’accent proche du sien (do wurd elsassisch gereddt, hopla geiss ! [ici l’on parle alsacien, allez hop !], Offenbach se moque gentiment de la balourdise des deux protagonistes. Mais le morceau de bravoure de la soirée est Maître Griffard (connu également sous le titre de Monsieur Griffard), opéra-comique en un acte de Léo Delibes (1857). Quatrième œuvre du compositeur à avoir été représentée, elle est musicalement fort intéressante, et démontre pourquoi Offenbach admirait tant le travail de son jeune confrère, qui n’a alors que 21 ans. Quatre protagonistes démêlent les fils d’une intrigue fort simple. Outre un amusant rôle à transformations, l’œuvre permet de juger de la tessiture de basse-taille du rôle principal, dite « Laruette », du nom du compositeur et chanteur Jean-Louis Laruette. Les quatre chanteurs des « Délassement Lyriques » continuent ainsi, avec leurs moyens, de présenter des œuvres méconnues, exercice dans lequel la troupe trouve visiblement sur scène un plaisir au moins aussi grand que le public dans la salle. [Jean-Marcel Humbert]
Prochaines représentations les 29 et 30 mars, Petit théâtre de Naples, Paris 0664427649