La triste nouvelle du décès de Gérard Mortier circulant d’abord sur Facebook et Twitter est maintenant confirmée par plusieurs journaux belges. Gérard Mortier serait décédé hier, samedi 8 mars, du cancer dont il avait annoncé être atteint en septembre dernier. L’Agence Belga ne semble pas avoir encore relayé cette information.
Né en 1943, fils de boulanger gantois, anobli en 2007 par le roi des Belges, Gérard Mortier a dirigé de 1972 à nos jours plusieurs institutions lyriques fameuses dont le Théâtre royal de La Monnaie, le festival de Salzbourg et – qui ne s’en souvient pas ? – l’Opéra de de Paris de 2004 à 2009. Il occupait depuis quelques mois le poste de conseiller artistique du Teatro Real de Madrid après avoir été inélégamment démis de ses fonctions de directeur (voir brève du 9 septembre 2013).
Personnalité controversée, Gérard Mortier a en une quarantaine d’année suscité autant d’admiration que d’aversion. Sa vision de l’opéra axée principalement sur le 20e siècle apparaît, selon les avis, avant-gardiste ou démodée. Elle ne laissait personne indifférent. Par un curieux concours de circonstances – mais en est-ce vraiment un ? – sa mort survient alors que le magazine Opernwelt, en partenariat avec Ring Award (la compétition internationale pour la mise en scène de Graz), annonce la création d’un « Mortier Award » destiné à récompenser les professionnels de l’Opéra pour leur prise de risque et leurs innovations. Gérard Mortier devait en être le premier lauréat. Pour ou contre, peut-on rêver meilleur hommage à celui qui, en quarante ans d’un parcours engagé, a su éviter que l’opéra ne se chloroforme ? [Christophe Rizoud]
Mis à jour 10:07