Le feu couvait, la bataille d’Ernani s’est déclenchée dimanche 24 au soir par l’annonce, de la part de trois des syndicats de l’opéra de Rome, qu’ils n’assureraient pas la première représentation de l’opéra de Verdi, prévue le 27 novembre, ni les suivantes.
Les grévistes entendent protester contre une éventuelle mise sous tutelle directe du théâtre, comme le prévoit une loi récente en cas de graves difficultés budgétaires. Or, comme l’a rappelé le ministère de la Culture, le Teatro Costanzi ne se trouve pas dans une situation de cette nature : son budget est en équilibre depuis plusieurs années et il n’y a donc pas lieu de penser qu’il puisse y avoir une telle mise sous tutelle.
Les accusés sont le nouveau maire de Rome, Ignazio Marino, qui doit faire face à une situation financière désastreuse de la Ville Eternelle et qui réduirait de 5,5 millions la subvention de la ville à l’opéra ; ainsi que la région du Latium, elle-même très gravement endettée, qui retirerait plus de 8,5 millions. La mairie de Rome est même accusée de n’avoir pas versé les contributions sociales des agents ce mois-ci. Les syndicats refusent l’intervention du fonds extraordinaire pour les Fondations lyriques, mis en place récemment, car il redoute dans tous les cas des coupes budgétaires sérieuses, qui remettraient en cause tout le terrain – réellement – gagné sur le plan international depuis l’arrivée du nouveau directeur honoraire à vie, Riccardo Muti, qui pour l’heure se tait. La mairie de Rome comme la Région appellent à la responsabilité et au calme, jurant qu’elles honoreraient leurs responsabilités. Aux dernières nouvelles, après 5 heures de discussions, la grève est finalement suspendue. La première d’Ernani devrait avoir lieu comme prévu, demain mercredi 27 novembre. [Cédric Manuel]