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Invité de la Matinale de France Musique présentée par Jean-Michel Dhuez ce mardi 3 septembre, Olivier Py a livré quelques informations sur les deux spectacles qu’il prépare actuellement pour l’Opéra de Paris, Aida et Alceste. « Aida a mauvaise réputation à cause de Vérone […] c’est une œuvre dans laquelle il y a une très grande pensée politique, peut-être même, de toutes les œuvres de Verdi, celle où il interroge le mieux la constitution de la nation, le nationalisme, la violence entre Etats, le colonialisme… » Il faut donc s’attendre à une version plus intime, plus politique et surtout sans Egypte : « le lieu et l’époque n’était qu’un masque, pour que la censure accepte certains propos pas toujours audibles par les puissants ». Il y aura « du monument », mais pas du pharaonique, pour défendre un propos que le metteur en scène résume ainsi : Aida ou le nationalisme comme maladie de la démocratie. Quant à la tragédie classique d’Alceste, « je voulais faire ça avec presque rien : une chaise, un lit, un tableau noir, et Pierre-André Weitz m’a proposé de dessiner le décor à la craie, avec une pauvreté qui, je crois, va bien à Gluck et à ses librettistes ». Plus qu’une semaine à patienter pour Alceste (première à Garnier le 12 septembre), mais encore un mois pour Aida (première à Bastille le 10 octobre) ! [Laurent Bury]